Algérie, charte pour la paix et la réconciliation, Bouteflika, Loi sur la Concorde civile, vie politique, démocratie, amnistie, référendum populaire, lutte contre le terrorisme, intérêt des victimes, communauté internationale, droits de l'Homme, police, armée, collectif des familles des disparus
Le 29 novembre 2005, la population algérienne a été appelée à se prononcer par voie référendaire sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, présentée par le président Bouteflika en août 2005. Il s'agissait d'un passage particulièrement délicat et important qui était riche de conséquences pour ce Pays, non encore sorti, à l'époque, du drame d'une décennie de terrorisme qui avait causé un grand nombre de victimes . Le Président Bouteflika s'était alors présenté comme le « sauveur de la patrie » , après cette longue période noire, au nom de la réconciliation. La question qui devait être finalement résolue par la Charte, ainsi présentée, et par la suite votée par la population, était fondamentale : comment mettre les bases d'une paix durable et stable après la tragédie des années 90 qui avait intéressé tous les niveaux de la population ?
[...] Entre ces deux visions se place l'opinion publique qui se demandait combien il était juste de pardonner. La Charte, une sorte de Loi d'amnistie La Charte constitue donc une sorte de loi d'amnistie, à la lecture de beaucoup de juristes, qui avait pour finalité de bénéficier à toutes les personnes impliquées dans le grave conflit interne qui avait ensanglanté le Pays à partir de 1992 et qui avait couté la vie ou causé la disparition des milliers de personnes. Dans les intentions de son principal auteur, le Président Bouteflika, la Charte devait permettre à l'Algérie de faire définitivement les comptes avec son passé récent, en prévoyant l'extinction de mesures prises contre les ex-terroristes, l'attribution d'indemnités financières et de dédommagements aux familles des disparus et l'interdiction d'engager des procédures judiciaires contre les membres des forces de sécurité de l'époque. [...]
[...] Algérie : de la concorde civile à la charte pour la paix et la réconciliation : impunité, droit des victimes violé Le 29 novembre 2005, la population algérienne a été appelée à se prononcer par voie référendaire sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, présentée par le président Bouteflika en août 2005. Il s'agissait d'un passage particulièrement délicat et important qui était riche de conséquences pour ce Pays, non encore sorti, à l'époque, du drame d'une décennie de terrorisme qui avait causé un grand nombre de victimes. [...]
[...] C'est donc par le biais de l'oubli forcé que la Charte liquide le dossier des disparus, sans offrir une réparation adéquate, ni une justice aux familles et en mélangeant amnistie et impunité, sans réellement marquer de changement ou d'évolution entre la Concorde civile et la Charte pour la paix. La Charte ne se montre, probablement volontairement, pas capable de garantir le « droit à la vérité » aux familles des citoyens ayant fait l'objet de ces disparitions forcées, en imposant ainsi seulement l'oubli. Au contraire, les familles avaient la seule aspiration d'exprimer leur incompréhension, de s'interroger sur les raisons et les suites des disparitions de leurs familiaux. [...]
[...] Encore une fois, les droits de l'homme souffrent dans ce pays à se voir respectés dans leur substance, au-delà de la forme. Toutefois, la dernière actualité et la démission du président Bouteflika le 2 avril dernier offre, peut-être l'occasion, à l'Algérie de finalement sortir de cette situation et d'abroger des lois répressives, en rendant enfin justice aux familles des victimes pour lesquelles les disparitions forcées n'ont pas été réglées, n'ayant jamais pu discuter ni avec le Gouvernement, ni avec les responsables, dans un dialogue constructif leur permettant de trouver des réponses à leurs demandes. [...]
[...] 133-150 NEZZAR K., Algérie, le sultanat de Bouteflika éd. L'Arganier NICOLO F. (dir.), Le printemps arabe, éd. NI, QUADRELLI E., Algeria, 1962-2012: una storia del presente. Dalla guerra di liberazione alla guerra asimmetrica, éd. La casa Usher RAWLS J., Paix et démocratie. [...]
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