On a souvent parlé de la Troisième république comme d'un « âge d'or » des libertés publiques, de par le développement spectaculaire de leur reconnaissance et de leur garantie. En effet, des progrès indéniables ont été faits, notamment en ce qui concerne les libertés et droits fondamentaux. Pourtant, force est de constater que le développement de ces libertés a connu certaines limites, qu'il s'agisse d'insuffisances ou de l'absence de remaniement de l'héritage préexistant. Nous sommes ainsi amenés à réfléchir sur l'ambiguïté du « libéralisme » social et politique sous la Troisième République, et donc sur la place des libertés dans ce régime.
[...] La liberté d'opinion et de conscience est également un des domaines où les libertés ont progressé sous la Troisième République, avec quelques ambiguïtés ou restrictions cependant. L'édification et la construction d'un État libéral, indépendant de toutes les opinions et croyances et les respectant toutes ne pouvaient en effet être obtenues, sous la Troisième République, sans que fût appliqué un programme anticlérical. De façon générale, le régime semblait attaché à la laïcité, comme le montre par exemple une citation des partisans du Bloc national affirmaient "le fait de la laïcité de l'État doit se concilier avec les droits et les libertés de tous les citoyens, à quelque croyance qu'ils appartiennent". [...]
[...] De plus, concernant la liberté d'association, il existait au début de la troisième République des mesures restrictives, aggravant même parfois la législation existante. Ce fut notamment le cas de la loi du 14 mars 1872, qui visait principalement l'"Association internationale des travailleurs". Enfin, la grève, qui n'était pas en elle-même pénalement sanctionnée, tombait tout de même sous le coup de la loi pénale chaque fois qu'elle s'accompagnait d'infractions prévues aux articles 414 et 415 du Code pénal, et son maintien en dehors des libertés publiques permit aux responsables du maintien de l'ordre de réprimer, éventuellement manu militari, tout mouvement de grève inquiétait. [...]
[...] De plus, les assemblées parlementaires, en tant que théâtres des débats, garantissaient le respect des libertés publiques, en raison de la publicité de la procédure législative et des possibilités de contrôle par l'opinion. Aménagement et garantie des libertés 1. La législation Avec la volonté d'un meilleur équilibre Autorité-Liberté, on aboutit donc à un élargissement spectaculaire du domaine des libertés définies, et ce grâce notamment à l'activité législative. Un certain nombre de lois libérales fondamentales furent en effet votées, surtout dans les premières années. [...]
[...] Bibliographie - La liberté de conscience. par Simon Jules. [...]
[...] Conclusion Ainsi, la troisième favorisa effectivement l'aménagement et la protection des libertés. L'activité législatrice en ce domaine fut particulièrement intense au début du régime, dans les années 1880, mais l'enthousiasme du parlement et du gouvernement, tout comme de l'ensemble de la société française, semble avoir peu à peu diminué. De plus, la garantie des libertés restait encore lacunaire sous la troisième république, fait qui n'a parfois pas été assez souligné dans certaines analyses de ce régime. En effet, qu'il s'agisse d'insuffisances héritées des textes préexistants ou de mesures restrictives prises sous la troisième république, dans de nombreux domaines certaines libertés fondamentales n'étaient pas respectées. [...]
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