"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre", c'est ainsi que Thomas Jefferson, fervent défenseur des droits de l'homme concevait le rapport entre liberté et sécurité. En effet, ce sujet d'actualité, pourtant d'importance non négligeable, n'est toujours pas parvenu à un consensus et semble de plus en plus faire débat.
En effet, enjeu majeur de nos sociétés contemporaines, d'autant plus avec le développement du terrorisme et les attentats du 11 septembre 2001, la population se tourne alors vers l'Etat providence afin d'atteindre cet objectif collectif. La sécurité est un fait social indéniable, on constate que l'Etat qui a vu son action sécuritaire légitimée, a considérablement augmenté la répression et surtout la prévention de la délinquance par des moyens.
Dès lors, on peut se demander si la lutte pour la sécurité ne s'apparenterait-elle pas plus à un combat contre la liberté qu'une guerre à la délinquance ?
[...] En effet, les chiffres peuvent être trompeurs. Une augmentation quantifiée ne signifie pas forcément une augmentation de la délinquance. Par exemple, si on intensifie la répression à un endroit, il y a aura une augmentation des arrestations, sans que pour autant l'insécurité ait augmenté. Or, on constate parallèlement à une augmentation des vols et recels, une baisse de la dénonciation des délits, ce qui pousse alors à croire que la délinquance a bel et bien augmenté. Par ailleurs, il faut définir ce que l'on entend par délinquance. [...]
[...] Rousseau répondait à cela en affirmant que Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renoncé à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme ; c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter toute liberté à sa volonté». Renoncer à sa liberté serait alors renoncer à son existence. Face à ces évolutions, la question à se poser ne serait-elle pas finalement la suivante : est-il préférable de vivre sereinement, mais contraint ou libre, mais de manière incertaine ? [...]
[...] Chacun peut prétendre aux mêmes exigences qu'autrui. Or, quand deux êtres désirent la même chose, mais ne peuvent en jouir en commun, ils entrent en conflit. Cette rivalité en vue du profit, va donc pousser l'homme à prendre les devants sur son adversaire Ceci va supposer une méfiance constante des hommes entre eux, qui exigeront alors une certaine sécurité. Ce conflit de chacun contre chacun va ainsi mener à une vie humaine précaire et misérable. Dans cette situation, la liberté est vide de sens, elle n'est que très peu perceptible puisque soumise à un véritable règne de la peur. [...]
[...] Tocqueville définissait la liberté de deux façons. Dans une conception négative, c'est l'absence d'oppression et d'un point de vu positif, la liberté est synonyme d'autonomie individuelle. Cependant, la liberté ce n'est en aucun cas faire ce que bon nous semble, la Déclaration des droits de l'Homme e du Citoyen le précisait déjà dès 1789, La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui Dès lors, un rapport étroit existe entre sécurité et liberté. L'exercice de notre liberté ne doit pas compromettre la sécurité de nos contemporains. [...]
[...] Le sentiment d'insécurité est reconnu par le rapport Peyrefitte de 1977. Ce rapport le présentait ainsi Dans la France d'aujourd'hui, une peur enfouie au plus profond de l'homme, mais effacée pour un temps des mémoires est reparue sous la forme d'un sentiment d'insécurité A ce phénomène correspond quatre composantes, à savoir, la peur, l'émotion, l'exaspération et l'angoisse collective. En effet la population française semble effrayée par une supposée croissance de l'insécurité que les médias amplifient considérablement. On peut d'ailleurs lire plus loin, La place réservée à la violence par l'ensemble des moyens de communication de masse contribue, pour une part essentielle, à alimenter le sentiment d'insécurité Il y a dans ce rapport une certaine vision élitiste, l'opinion publique est en effet perçue comme immature et sujette à cette psychose de l'insécurité. [...]
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