Guy Bedos, racisme, délit, liberté d'expression, immigration, Assemblée nationale, DDHC Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, loi du 29 juillet 1881, loi sur la liberté de la presse de 1881, liberté de la presse, liberté d opinion, Platon, droit moderne, George Floyd
Quelques années avant sa mort, le scénariste Guy Bedos avait affirmé que « Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit ». Pour mieux comprendre cette phrase, il convient de comprendre les notions d'opinion et de délit. D'abord, l'opinion désigne une pensée subjective, non empirique. Platon est le premier à la définir dans La République, lorsqu'il oppose la doxa (opinion) à l'épistémè, qui signifie la connaissance. Platon définit donc l'opinion comme « quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance ». Mais on peut aussi penser que l'opinion est en quelque sorte l'aube de la connaissance. En effet, pour accéder au savoir, il faut déconstruire ses préjugés, ses opinions. Le délit, lui, est défini en droit comme une infraction sanctionnée entre les contraventions et les crimes. Ce terme provient du latin delictum, signifiant une faute, et relativement proche du terme delinquere, s'apparentant à une faute ou un péché.
[...] Quelques années avant sa mort, le scénariste Guy Bedos avait affirmé que « Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit ». Pour mieux comprendre cette phrase, il convient de comprendre les notions d'opinion et de délit. D'abord, l'opinion désigne une pensée subjective, non empirique. Platon est le premier à la définir dans La République, lorsqu'il oppose la doxa (opinion) à l'épistémè, qui signifie la connaissance. Platon définit donc l'opinion comme « quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance ». [...]
[...] "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit" - Guy Bedos - Peut-on interdire le fait d'avoir les opinions racistes non exprimées, ou est-ce qu'on n'a pas le droit de les exprimer dans la sphère publique ? La fin d'année 2022 fut marquée en matière législative par l'exclusion du député Rassemblement National Grégoire de Fournas de l'Assemblée nationale, après que ce dernier eut eu prononcé le propos suivant : « qu'il(s) retourne(nt) en Afrique » pendant l'intervention du député Carlos Martens Bilango, lors d'un débat sur l'accueil de migrants de l'Océan Viking. [...]
[...] Ce terme provient du latin delictum, signifiant une faute, et relativement proche du terme delinquere, s'apparentant à une faute ou un péché. Ces définitions permettent de se demander si ce sont les opinions qui sont délictuelles, ou leur communication. Autrement dit, peut-on interdire le fait d'avoir les opinions racistes non exprimées, ou est-ce qu'on n'a pas le droit de les exprimer dans la sphère publique ? Les propos racistes prononcés envers le député Bilongo sont-ils uniquement des opinions, ou sont-ils sanctionnables par la loi ? [...]
[...] Ainsi, au nom de l'égalité, la justice restreint le principe de liberté d'expression avec la coercition lorsque les actes des uns ont une atteinte négative sur l'intégrité des autres. Par conséquent, il semble légitime de se demander si le principe d'immunité parlementaire ne se place pas en contradiction par rapport aux limites de la liberté d'expression. Un député dont le parti est majoritaire à l'Assemblée nationale peut-il agir à sa guise en portant atteinte à l'intégrité de ses concitoyens sans être sanctionné ? [...]
[...] Bien qu'il soit possible d'avoir des jugements de valeur sur les opinions racistes, c'est uniquement le tribunal qui a vocation à condamner de manière institutionnelle ces actes. Cela fait écho par ailleurs à une idée souvent défendue par les ministres, que les procès ne se font pas dans la rue, mais dans les tribunaux. Seuls les tribunaux sont en mesure de condamner l'expression d'opinions racistes de manière institutionnelle. Pour revenir sur les mots prononcés par le député De Fournas, nous pouvons affirmer qu'ils sont racistes et que ces paroles sont un délit, conformément à l'article 33 de la loi du 29 juillet 1881. [...]
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