droits de l'Homme, liberté humaine, euthanasie, suicide, dignité humaine, condamnation pénale
Dans nos sociétés sécularisées, l'exercice des droits de l'homme ne relève pas de l'évidence. Les droits de l'homme magnifient la dignité humaine et assurent l'épanouissement des droits inhérents à celle-ci. Afin d'assurer l'effectivité de ces droits, chaque ordre juridique aménage le cadre de leur exercice. Si l'aménagement de l'exercice de certains droits de l'homme semble aller de soi, il en va autrement d'autres droits, à l'instar du droit de décider de sa propre mort dont le cadre de mise en oeuvre s'avère problématique. Manifestant le degré ultime de la liberté humaine, le droit de décider de sa propre mort comporte deux aspects : le droit au suicide et le droit à l'euthanasie.
[...] Mais est-il seulement possible d'adopter une solution contraire ? C'est vrai, l'homme est tenu de se battre de toute son âme contre l'adversité, mais, il arrive de plus en plus dans nos sociétés péri ou post industrielles que les esprits se fragilisent, que même les âmes les plus fortes perdent pied et ne trouvent plus de solution que dans la mort qu'ils s'infligent à eux-mêmes. À ce moment d'ultime détresse, que vaut alors la perspective d'une éventuelle condamnation pénale? Il faut quand même dire que le droit de se suicider connaît des limites, certes indirectes. [...]
[...] Quel droit de décider de sa propre mort ? Dans nos sociétés sécularisées, l'exercice des droits de l'homme ne relève pas de l'évidence. Appréhendés comme « les droits et les facultés assurant la liberté et la dignité de la personne humaine et bénéficiant de garanties institutionnelles » (Frédéric Sudre), les droits de l'homme magnifient la dignité humaine et assurent l'épanouissement des droits inhérents à celle-ci. Afin d'assurer l'effectivité de ces droits, chaque ordre juridique aménage le cadre de leur exercice. [...]
[...] Dans le même sens, mais dans une optique différente, la loi française du 31 décembre 1987 punit la provocation au suicide, tant il est vrai que cette dernière est, en réalité, l'exploitation éhontée et intolérable de la détresse d'autrui. On ne peut cependant pas en dire autant de celui qui vient abréger les souffrances physiques d'autrui par le biais de l'euthanasie. Le droit à l'euthanasie C'est le droit de l'individu d'exiger que sa mort soit provoquée par autrui afin d'abréger ses souffrances. C'est en quelque sorte le droit d'obtenir une aide au suicide. Du point de vue strictement pénal, ceux qui pratiquent l'euthanasie commettent un crime : le meurtre sur la personne du malade en détresse. [...]
[...] La crainte de Dieu, s'agissant des croyants, doit-elle conduire, même en cas d'extrême souffrance, à l'acharnement thérapeutique ? Il est en tout cas constant que, dans les faits, les médecins, dans les pays développés surtout, s'adonnent à cette pratique, qu'ils l'avouent publiquement et qu'ils sont rarement condamnés. De fait, selon l'opinion publique en la matière, ces médecins commettent des «meurtres par pitié ». Si donc les hommes de Dieu, comme ceux de l'Église catholique universelle, soutiennent avec force que « tout ce qui s'oppose à la vie elle-même comme l'euthanasie et même le suicide délibéré sont en vérité infâmes » (Concile Vatican II, Gaudium et spes), il n'en demeure pas moins que dans la société civile, la compréhension de ces pratiques se fait de plus en plus large, et qui fonde essentiellement sur le droit de mourir dans la dignité. [...]
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