À la suite des Trois Glorieuses, révolution qui a mis fin à la Restauration et au règne de Charles X, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est appelé au trône. Une différence essentielle s'établit immédiatement avec le régime précédent : Louis-Philippe ne tient pas sa légitimité du droit divin mais des Français, ou plus précisément des Chambres et de la Charte : il est roi par le consentement de la nation et non pas par volonté divine. C'est le roi des Français et non le Roi de France. La Monarchie peut dès lors être définie comme contractuelle. Le retour du drapeau tricolore des armées et de la révolution est le signe d'une volonté de rupture avec la Restauration. Ce changement de régime s'accompagne d'une volonté de réformer. Mais peut-on dire, pour autant, que la Monarchie de Juillet était un régime qui favorise les libertés? Nous verrons d'abord que ce régime s'est montré réformateur et libéral pour une partie de la société, mais nous considérerons également son caractère répressif ainsi que sa tendance à l'immobilisme.
[...] En comparaison avec l'Angleterre qui compte en moyenne un électeur pour 26 habitants depuis 1832, la France en compte seulement 1 pour 170. La Monarchie de Juillet reste donc un régime bourgeois. Mais si ce régime reste, au bout du compte, très inégalitaire et parfois autoritaire, les libertés qu'il a accordées ont tout de même permis aux Français de développer un comportement plus démocratique. Il a de plus posé les jalons d'une législation sociale. L'influence de la Monarchie de Juillet n'est donc pas négligeable dans la marche vers la démocratie. [...]
[...] Se développe donc un immobilisme en France qui ira à l'encontre des réformes et des libertés publiques. C'est ce qu'on appellera le triomphe du juste milieu. Guizot considère en effet que le régime est maintenant idéal ; il est donc hostile aux réformes qu'il juge déstabilisatrices. Selon Pierre Rosanvalon : le conservatisme comme doctrine politique qui s'élabore sous la Monarchie de Juillet peut être défini comme gestion d'une société post- révolutionnaire ( ) Il ne saurait être opposé au libéralisme. [...]
[...] Bibliographie - La Monarchie de Juillet, Hervé Robert, Que sais-je ? - Les révolutions 1789-1848, Malet et Isaac, Pluriel, Hachette Littératures. - Histoire du XIXe siècle, Berstein et Milza, Hatier - Histoire du XIXe siècle 1815-1919, Lucien Genet, Hatier 1980. [...]
[...] - La loi du 29 décembre 1831 supprime les pairs héréditaires et les rend seulement viagers. - Les ministères doivent avoir une majorité pour gouverner, le système parlementaire devient semblable à celui d'aujourd'hui. Le roi peut dissoudre l'Assemblée. - Certaines séances de la chambre deviennent publiques, ce qui contribue à la transparence des institutions. Élargissement du corps électoral : Le 19 avril 1831 une loi conduisant à la diminution de 300 à 200 francs la contribution annuelle et ramenant de 30 à 25 ans l'âge minimum nécessaire pour voter est instaurée. [...]
[...] Ce processus de politisation va être confirmé par la volonté d'éducation des Français et de libéralisation de la presse. Le développement de l'éducation et des libertés La plupart des régimes se voulant autoritaires et souhaitant manipuler le peuple ont essayé de ne pas l'instruire. La Monarchie de Juillet a eu, au contraire, une véritable volonté d'éducation. À travers la loi Guizot sur l'instruction publique du 28 juin qui est la première loi scolaire française, l'État va scolariser près de 3,5 millions d'enfants dans le primaire contre 1,4 auparavant. [...]
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