« Citoyen de seconde zone » est le titre d'un ouvrage de Jean Le Bitoux qui illustre parfaitement la citoyenneté des homosexuels en France. Que ce soit un couple de deux hommes ou de deux femmes, selon les époques ou les cultures, l'homosexualité est acceptée ou réprimée. Au début du XXIe siècle, la tendance générale des sociétés occidentales est à l'acceptation allant jusqu'à l'établissement d'un statut légal dans certains pays. Cependant, malgré cette tendance à la reconnaissance, 88 pays condamnent encore les homosexuels à des peines allant jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité ou à la peine de mort.
Dans plusieurs pays, essentiellement occidentaux, l'homosexualité est relativement considérée comme une forme « banale » de sexualité n'ayant pas à faire l'objet de stigmatisation particulière, d'où la reconnaissance officielle de la possibilité de mariage homosexuel. Cela dit, la France ne fait pas partie de ces états et préfère réserver le mariage, qu'il soit civil ou religieux, à des personnes de sexe différent comme le mentionne l'article 144 du Code civil.
Malgré tout, il est nécessaire de se demander si la France n'évolue pas vers une acceptation du mariage homosexuel par le droit, la morale et les religions. Actuellement, cette question est fondamentale du fait des polémiques autour de l'annulation de mariages homosexuels célébrés par des maires, mais aussi en raison des nombreux débats politiques opposant certaines figures françaises favorables à la défense des droits des homosexuels et ceux qui s'insurgent contre une assimilation des couples hétérosexuels aux couples homosexuels.
[...] En effet, en reconnaissant le droit au mariage des homosexuels, cela aurait pour conséquence directe d'autoriser ces couples à adopter des enfants ou à avoir recours à la procréation médicalement assistée. C'est ce que réfute en tout point la France dans l'intérêt de l'enfant. C'est un débat qui soulève de nombreuses controverses. En effet, les défenseurs de l'homoparentalité considèrent que le rejet de ce type de parentalité est une marque d'homophobie. Selon eux, la protection de l'enfant ne serait pas remise en cause, ni son développement. [...]
[...] Le judaïsme voit dans le mariage homosexuel une contradiction avec le désir naturellement orienté selon Dieu vers l'autre sexe afin de perpétuer l'espèce humaine. Quant au Coran, il considère cette pratique comme une grave déviance à la loi divine. Cependant, les sociétés musulmanes sont tolérantes tant que les homosexuels restent discrets. Le protestantisme est plus tolérant que les autres religions puisqu'après une rude condamnation, la Fédération protestante de France a publié, en 1994, un document par lequel elle n'admet, ni condamne le mariage homosexuel et laisse les églises apprécier la situation. [...]
[...] Ce fut le cas du mariage homosexuel célébré en 2004 à Bègles par Noël Mamère, et qui avait été le premier en date. La Cour de cassation a ainsi estimé que selon la loi française, le mariage est l'union d'un homme et d'une femme Ainsi, à partir du moment où le débat relatif à l'homoparentalité ne sera pas réglé, l'acceptation du mariage homosexuel par le droit semble être difficile A cette législation nuancée, il faut y ajouter la société qui montre peu de ferveur à voir reconnaitre une ouverture de l'institution du mariage à des homosexuels. [...]
[...] Par la suite, nous verrons que même si les homosexuels ne sont plus considérés comme un fléau social il n'en demeure pas moins que les religions et la société les perçoivent toujours comme des marginaux à qui les droits sont limités. I. Le Code civil : entre polémiques et reconnaissance Malgré la création du Pacte civil de solidarité par la loi du 15 novembre 1999 (Sous partie les couples homosexuels désirent pouvoir se marier comme les couples hétérosexuels, chose qui leur est systématiquement refusée par l'Etat français (Sous partie B). [...]
[...] Cet article fait immédiatement penser à l'article 212 du Code civil disposant que Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance De plus, une vie commune est reconnue aux partenaires homosexuels. Cependant, le PACS reste sans effet sur les règles de la filiation et de l'autorité parentale. Il en va de même pour l'adoption et la procréation médicalement assistée qui ne sont pas reconnues aux couples homosexuels. Si les pouvoirs publics acceptaient de reconnaitre aux couples homosexuels le bénéfice du mariage, cette question de l'adoption serait résolue. Cependant c'est cette revendication majeure des homosexuels qui freine considérablement l'acceptation du mariage homosexuel. [...]
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