La doctrine du droit naturel puis, et parallèlement, celle du droit positif sont deux courants de pensées qui tentent de répondre aux questions posées par le droit, à savoir ce qui le fonde, ses sources, sa légitimité et ses fins s'il en a. La Grèce antique, dans son étude du droit et des lois distingue déjà ces deux sortes de droit présentées comme opposées. Le célèbre exemple qui illustre la différence entre droit naturel et droit positif est la réaction de d'Antigone dans la tragédie éponyme de Sophocle qui décide de désobéir à la loi des hommes imposée par Créon au profit de celle des Dieux. Ainsi enterre-t-elle son frère Polynis qui était privé de sépulture par le droit humain. Ici le droit naturel est celui des Dieux, considéré comme immuable et juste, par opposition au droit positif créé par les hommes sur terre et qui peut différer du droit naturel. Cette allégorie de la distinction entre droit naturel et droit positif n'évoque que le début d'une querelle doctrinale entre tenants du jusnaturalisme et tenants du positivisme. Le sujet a en effet été propice à la réflexion et les théories s'y rapportant nombreuses. On remarque plusieurs étapes dans l'évolution de la pensée de la nature du droit : après la domination du champ de la philosophie juridique par les thèses du droit naturel, le mouvement de codification du XIXème siècle et le culte de la loi moderne ont laissé sa place au droit positif.
Cependant, on peut se demander si ce manichéisme est toujours légitime aujourd'hui. Les récentes questions posées au sujet de la place que doit tenir la morale dans le droit par exemple amènent à s'interroger sur la possible conciliation entre droit naturel et droit positif au sein du système juridique moderne. Bref, faut-il opposer droit naturel et droit positif ?
Bien qu'opposés par définition (I), droit naturel et droit positif sont liés sinon complémentaires au sein de l'édifice juridique contemporain (II).
[...] Cependant, on peut se demander si ce manichéisme est toujours légitime aujourd'hui. Les récentes questions posées au sujet de la place que doit tenir la morale dans le droit par exemple amènent à s'interroger sur la possible conciliation entre droit naturel et droit positif au sein du système juridique moderne. Bref, faut-il opposer droit naturel et droit positif ? Bien qu'opposés par définition droit naturel et droit positif sont liés sinon complémentaires au sein de l'édifice juridique contemporain (II). I Droit naturel et droit positif sont deux doctrines opposées du droit. [...]
[...] Tout d'abord, c'est la légitimité de l'Etat qui lui donne sa force et justifie l'obéissance aux lois, elles tirent de l'Etat leur caractère normatif. De plus, la hiérarchie des normes montre combien le positiviste autrichien Kelsen a été important. En effet, la Constitution est reconnue comme norme juridique supérieure de laquelle découlent tous les degrés de juridictions devant la respecter. D'ailleurs, on retrouve ce normativisme aussi bien en droit interne qu'en droit communautaire que dans l'ordre juridique international. Aussi, constatant que le droit est dans une certaine mesure le reflet des mœurs témoigne indéniablement de l'influence du droit positif dans sa version factualiste. [...]
[...] On pense donc tout de suite aux droits naturels de l'homme dont la première expression date de 1789. Ils n'ont par la suite cessé de prendre de l'importance : la Constitution du 4 octobre 1958 y font directement référence ; la déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée à l'ONU en 1948 et l'Europe s'est doté d'une convention européenne des droits de l'homme en 1950. Il s'agit bien là de l'expression du droit naturel car les droits de l'homme sont difficilement normatifs, il sont bien plus un principe –fondamental, un idéal, d'influence idéaliste donc. [...]
[...] Même le positiviste du début du siècle, Ripert, le temps n'est plus où on a banni des études juridiques toutes considérations philosophiques et où l'on s'est contenté d'étudier la technique En conclusion, le droit naturel et le droit positif sont distincts par leur conception du droit antagoniste, tant en matière de ses sources, de son objet que de ses fins. Mais il n'empêche que malgré cela, ou peut- être à cause de cela, droit positif et doit naturel sont extrêmement liés au sein du système juridique et il ne s'agit donc plus de les opposer. [...]
[...] Faut-il opposer droit naturel et droit positif ? La doctrine du droit naturel puis, et parallèlement, celle du droit positif sont deux courants de pensées qui tentent de répondre aux questions posées par le droit, à savoir ce qui le fonde, ses sources, sa légitimité et ses fins s'il en a. La Grèce antique, dans son étude du droit et des lois distingue déjà ces deux sortes de droit présentées comme opposées. Le célèbre exemple qui illustre la différence entre droit naturel et droit positif est la réaction de d'Antigone dans la tragédie éponyme de Sophocle qui décide de désobéir à la loi des hommes imposée par Créon au profit de celle des Dieux. [...]
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