La question des libertés individuelles et fondamentales de chaque citoyen est devenue incontournable dans la République démocratique française, qui se revendique de surcroît comme la « Patrie des Droits de l'Homme ». Ces « libertés fondamentales » rassemblent les droits inhérents à la personne humaine ? tels que l'égalité ou le droit à la propriété ? et ce qui en résulte : les libertés d'expression, de culte, la liberté syndicale, le droit de grève, le droit à la sûreté et à la présomption d'innocence notamment. Elles n'ont « d'autres limites que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces droits ».
[...] Excepté pour les personnes réputées dangereuses, une fiche des Renseignements Généraux n'a jamais fait état que de renseignements très généraux La société du contrôle de soi: une illusion Auteur du livre La privation de l'intime (en librairie le 2 octobre), le philosophe Michael Foessel analyse ce nouveau désir d'exposition de sa vie privée : s'il faut dénoncer Edvige, il me semble que les questions que l'on pose sur Edvige seraient tout aussi pertinentes pour Facebook. La différence, c'est que Facebook répond à un vrai désir, les gens ont envie de dévoiler leur intimité. Motivés par l'illusion qu'ils sont maîtres de ce qui est publié. Dans la critique qui est faite de la société de surveillance, on n'a simplement pas pris acte des changements majeurs introduits par Internet. [...]
[...] Car si le fichier EDVIGE menaçait certaines libertés, l'annulation du décret visant à le mettre en place ne doit pas faire oublier combien la surveillance du fichage privé informatique doit être renforcée. Ce n'est que dans ce cas que des droits fondamentaux comme le droit à la vie privée et les libertés individuelles pourront être pleinement garantis dans notre société démocratique. [...]
[...] L'indignation est légitime et elle a même, semble-t-il, porté ses fruits, puisque le chef de l'Etat a demandé, mardi soir, au ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie «d'ouvrir rapidement une concertation sur le fichier de renseignement afin de protéger les libertés». Pourquoi un tel scandale autour d'un nouveau mode de fichage des individus, alors qu'il en existe déjà des dizaines à un moment où l'un des divertissements les plus courus est d'exhiber soi-même son intimité sur la toile ? Précédant ainsi tous les services de sûreté. Changement d'époque, changement de style : t'es sur facebook ? a remplacé on bouffe ensemble ? [...]
[...] Ont accès à ces fichiers essentiellement les fonctionnaires de la sous- direction de l'information générale, soit 1500 personnes et ponctuellement, sous couvert de leur autorité hiérarchique et à condition d'indiquer les raisons de cette consultation, des agents de police ou de gendarmerie. Toute consultation du fichier donne donc lieu à une traçabilité totale. La garantie supplémentaire est que le directeur général de la police nationale (DGPN) devra rendre compte tous les ans à la Cnil des activités de mises à jour et d'effacement des données dans ce fichier. Durée de conservation des données Pour les enquêtes administratives elle est de 5 ans. [...]
[...] La nouveauté du fichier EDVIGE, mis en place par ce décret, est qu'il élargit les catégories de personnes susceptibles d'être fichées, qu'il allonge la liste des informations pouvant être collectées et réduit l'âge minimal pour être fiché (il passe de 16 à 13 ans). Quels sont les points contestables du fichier, les éventuelles atteintes aux libertés fondamentales ? Les réserves émises par la CNIL Communiqué du 2/07/2008 La CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) est une autorité administrative indépendante en France. [...]
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