Aujourd'hui, plus de la moitié de la population nationale du Guatemala (56,7%) et près des trois quarts de la population indigène rurale (73,8%) vivent au-dessous du seuil de pauvreté. En tenant compte des différents indicateurs socio-économiques (éducation et scolarité, santé et nutrition, revenu et consommation des foyers, accès à l'eau potable…), la population rurale indigène guatémaltèque est une des plus pauvres d'Amérique latine et du monde. Il ne faut par ailleurs pas oublier l'exclusion sociale et la discrimination culturelle qui touche ces populations, jusqu'en 1945 la législation des terres et du travail était très discriminatoire vis-à-vis des indigènes.
Depuis la fin du XIXe siècle en effet, l'idéologie politique et sociale dominante était celle du « nationalisme exclusif » qui ne reconnaissait et ne respectait pas la diversité culturelle du pays. Les mayas étaient ainsi exclus de tout droit « citoyen » dans la mesure où ils se voyaient privés d'éducation dans leurs propres langues et du droit de vote s'ils ne parlaient pas espagnol, cette situation s'est prolongée jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Le pouvoir politique national était à cette époque dominé par une petite élite appelée Ladina (terme qui désigne la population non indigène du Guatemala, de culture et de langue espagnole) qui montrait peu de respect pour les langues, les cultures et les savoir-faire de la population maya.
Ainsi, nous nous attacherons dans cette étude à montrer comment le mouvement maya a répondu à ce « nationalisme exclusif » en imposant la reconnaissance d'une nation guatémaltèque multiethnique, pluriculturelle et multilingue. Nous verrons de fait les différentes étapes de la résistance maya qui ont conduit à la ratification de la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail, et à la signature des Accords de paix en 1996. Toutefois, l'avancée majeure de ce mouvement réside dans l'accord relatif à l'identité et aux droits des peuples indigènes signé en mars 1995. Cette nouvelle vision de la nation, devenue multiethnique et pluriculturelle, a influencé les dernières politiques éducatives et culturelles ainsi que la mise en place d'une stratégie nationale de réduction de la pauvreté.
[...] Les droits des peuples indigènes au Guatemala Table des matières Comment une population minoritaire et exclue a-t-elle réussi à s'imposer et à obtenir la reconnaissance de ses droits et spécificités dans un pays ancré dans un profond nationalisme exclusif Introduction I. L'héritage historique : de l'exclusion des indigènes à la résistance maya A. Les indigènes en marge du processus de construction nationale 1. Des citoyens non utiles à la nation 2. Les politiques d'assimilation B. [...]
[...] SEPTIÈME PARTIE Article 31 Les peuples autochtones, dans l'exercice spécifique de leur droit à disposer d'eux-mêmes, ont le droit d'être autonomes et de s'administrer eux- mêmes en ce qui concerne les questions relevant de leurs affaires intérieures et locales, et notamment la culture, la religion, l'éducation, l'information, les médias, la santé, le logement, l'emploi, la protection sociale, les activités économiques, la gestion des terres et des ressources, l'environnement et l'accès de non-membres à leur territoire, ainsi que les moyens de financer ces activités autonomes. Article 32 Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif, de choisir leur propre citoyenneté conformément à leurs coutumes et traditions. La citoyenneté autochtone n'affecte en rien le droit des autochtones d'obtenir, à titre individuel, la citoyenneté de l'État dans lequel ils résident. Les peuples autochtones ont le droit de déterminer les structures de leurs institutions et d'en choisir les membres selon leurs propres procédures. [...]
[...] Les Dix ans de Printemps (1944-1954) marquent l'entrée progressive du pays dans la démocratie et apportent à ces peuples de nouveaux espoirs. Mais la révolution échoue et l'évolution des droits des autochtones devient négative. La guerre civile est finalement déclenchée par différents mouvements insurrectionnels et suivie de répressions massives par les partis politiques. Cette guerre civile guatémaltèque a été la plus longue (1962 1996) et la plus meurtrière des guerres centraméricaines (destruction de plus de 400 villages, massacres de populations civiles, déplacement de personnes Le processus de paix a toutefois abouti à un accord définitif signé le 29 décembre 1996. [...]
[...] La résistance indigène et la lutte pour la reconnaissance de droits spécifiques 1. Le mouvement maya 2. La question des droits culturels II. La reconnaissance de droits spécifiques et d'une pluralité culturelle : la situation des populations indigènes au Guatemala aujourd'hui A. Les dispositions législatives 1. [...]
[...] Tous les organes des Nations unies favoriseront le respect et la pleine application des dispositions de la présente Déclaration. NEUVIÈME PARTIE Article 42 Les droits reconnus dans la présente Déclaration constituent les normes minimales nécessaires à la survie, à la dignité et au bien-être des peuples autochtones du monde. Article 43 Tous les droits et libertés reconnus dans la présente Déclaration sont garantis de la même façon à tous les autochtones, hommes et femmes. Article 44 Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme entraînant la diminution ou l'extinction de droits que les peuples autochtones peuvent déjà avoir ou sont susceptibles d'acquérir. [...]
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