Les droits de l'Homme, que l'on peut également rencontrer sous le vocable de droits humains ou droits de la personne, désignent un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels, quels que soient le droit positif légal en vigueur et les autres facteurs personnels ou locaux qui affectent cet homme.
Mais les droits de l'Homme au sens le plus large possible ne peuvent pas se borner à une définition. Ils sont avant tout la résultante de courants philosophiques dont la diversité et la succession permettront l'essor et une pluralité certaine dans la vision de l'Homme au cœur de ces droits.
En effet cet Homme sera d'abord absent en tant que tel, simplement intégré dans un phénomène de nature chez les jusnaturalistes classiques, les modernes le placeront au centre du monde, à l'origine de ses droits qu'il déduira lui-même de la nature et les positivistes le magnifieront comme Homme universel et transcendant.
Dans la mouvance de la Révolution française qui place l'individu au cœur du droit, sacralisant l'égalité des hommes et leur universalité, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 se veut universelle et éternelle. Elle a vocation à régir les droits « inaliénables et sacrés », selon ses propres termes, de cet Homme universel.
[...] Suivra nécessairement la mise en doute de l'efficience des droits de l'homme tels que pensés jusqu'ici : la Déclaration de 1789 n'a servi à personne dans les camps de la mort. Une critique virulente sera adressée par la pensée communautarienne que défend notamment Charles Taylor. Dans son très contemporain Malaise de la modernité, il rejette cette valorisation de l'individu dans une conception d'un individualisme égoïste qui a fait perdre, selon lui, le sens de la vie sociale. Il dira que la liberté moderne a fini ( ) par désenchanter le monde En découvrant ses propres limites comme celles des postulats qui ont installé ses concepts universalisants, l'homme se découvre une finitude. [...]
[...] * J. RAWLS "Théorie de la justice", Seuil p et passim. * J. HABERMAS "Droit et démocratie. Entre faits et normes" Gallimard, NRF essais p et s. * F. OST "Jupiter, Hercule, Hermès :trois modèles du juge" dans La force du droit, sous la direction de P. [...]
[...] Il présente successivement le juge dans la peau de Jupiter le droit impératif, prescriptif, ponctué d'interdits et caractérisé par une pyramide des normes, correspondant bien aux postulats modernes et d'Hercule, juge providence, ingénieur social qui dit le droit, le créé par l'entonnoir. C'est le juge anglo-saxon typique du système de common law. Et à mi-chemin de ces deux figures imagées, l'auteur nous propose le juge sous les traits d'Hermès, le messager des dieux. Hermès est le médiateur universel l'entre-deux de toute chose qui tranche par rapport au droit, au précédent et fonction d'une infinité de paramètres concrets et tout relatifs. [...]
[...] La lucidité du paradigme postmoderne La postmodernité est avant toute chose un rejet de la modernité et se définit en cela comme son produit à contrario dans lequel elle se développera par le moyen d'une dialectique du compromis A. La postmodernité : produit a contrario de la modernité La postmodernité est avant le rejet d'un paradigme, celui de la modernité pour une protection contemporaine des droits de l'homme et afin de laisser place vide pour que s'instaure un nouveau paradigme, celui de la postmodernité Le rejet du paradigme de la modernité vers une protection moderne des droits de l'homme Le célèbre philosophe Michel Foucault décrit l'avènement de la postmodernité en expliquant que l'on passe d'une métaphysique qui, tout en analysant des êtres vivants, débouche sur une représentation de l'infini, à une analyse de la finitude qui tend perpétuellement à se constituer en une métaphysique du langage, de la vie, du travail. [...]
[...] Il est le médiateur des fruits de la modernité dont on a rejeté le produit dans le cadre d'une indépendance entre la société civile et l'Etat, où l'un ne réclame pas forcément que des droits contre l'autre mais pour exister en lui-même, individuellement et de façon privée. Bibliographie * A. CARTY "Le siècle des Lumières, la Révolution et la mort de l'homme, une approche postmoderne", Droit et société p * A.J. ARNAUD "Entre modernité et mondialisation, cinq leçons d'histoire de la philosophie et de l'Etat", LGDJ p. 148-153. [...]
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