L'expression « droits de l'Homme » connaît aujourd'hui un succès universel, comme jamais ce ne fut le cas auparavant. Mais ce succès peut inquiéter, lorsque l'on regarde la réalité quotidienne, qui ne semble guère s'être améliorée par rapport au passé.
La renommé de cette notion est le fait des hommes politiques, de personnalités religieuses, savantes ou philosophiques, bien plus que de juristes. Les droits de l'homme ont bénéficié depuis quelques années du prestige de ceux qui les appelèrent en soutien à leur politique : Martin Luther King, Sakharov, Nelson Mandela… C'est le même cas en politique française où toutes les grandes formations semblent se référer aux droits de l'homme.
Traditionnellement, on distingue les droits de l'homme en fonction de leur « génération ». Ainsi, les droits de l'homme de la première génération correspondent aux droits et aux libertés les plus fondamentaux, énoncés dans le Bill of Righs américain et dans la Déclaration française de 1789 (sûreté, liberté d'aller et venir, liberté d'expression, de conscience et de religion…). La seconde génération des droits de l'homme apparaît à partir du Préambule de la Constitution française de 1848, et se retrouve dans de nombreuses constitutions postérieures à 1945. Il s'agit là avant tout de droits économiques et sociaux (droit au travail, droit de grève, droit à la protection sociale…). Après 1945 a émergé une troisième génération des droits de l'homme, celle des droits ayant fait l'objet d'une reconnaissance de l'ONU (droit à la paix, au développement…). Et on parle même aujourd'hui d'une quatrième génération des droits de l'homme, face à la place croissante des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
La philosophie des droits de l'homme a triomphé au XVIIIe siècle, d'abord avec le Bill des droits aux Etats-Unis (précédant le texte de la Constitution de Virginie, 1776), puis avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789.
Cette philosophie était en effet en accord avec « l'esprit de l'époque », et a pu servir des intérêts politiques concrets. Les droits de l'homme ont donc été souvent présentés comme un ensemble parfaitement cohérent, fruits d'une évolution inéluctable et rationnelle de l'homme. Pourtant, ces droits ne sont pas parfaits, et ont pu être critiqué, tant sur leur principe, que sur leur contenu ou sur leur application.
Comment serait-il possible de critiquer les droits de l'homme, alors que ceux-ci bénéficient d'un soutien aussi important dans le monde ?
[...] Enfin, l'Eglise catholique, par la voie du pape Pie VI, qualifie de contraire à la religion et à la société les dix-sept articles de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. Le 10 mai 1791, Pie VI promulgue le quod aliquantum dans lequel il dénonce ce qu'il qualifie de droit monstrueux - Les critiques marxistes Après les traditionalistes, ce sont les marxistes qui vont critiquer la notion de droits de l'homme. Karl Marx dans A propos de la question juive s'attaque aux libertés formelles assurées par la Déclaration de 1789. [...]
[...] La situation économique serait aussi un obstacle à la réception et à l'application des droits de l'homme. Les efforts en faveur du développement et de la croissance économique peuvent justifier une éventuelle suspension ou restriction des libertés. En outre, il conviendrait d'avoir les moyens économiques suffisants pour pouvoir appliquer les droits de l'homme. Ceux- ci deviennent ainsi un luxe que seuls les pays riches pourraient se permettre. - Des droits contradictoires Le programme des Déclarations est contradictoire. Elles collectionnent une profusion de droits d'inspiration hétérogène, aux droits formels ou libertés de la première génération, s'étant ajouté des droits substantiels ou sociaux et économiques Le droit à la vie par exemple s'accorde mal à la liberté de l'avortement, le droit à l‘intimité peut aller à l'encontre de notre droit à l'information généralisée. [...]
[...] Mais ils sont aujourd'hui tellement répandus que les adversaires les plus farouches de ces droits critiquent plus volontiers ceux qu'ils appellent les droits de l'hommiste et la religion des droits de l'homme plutôt que leurs insuffisances pratiques, leurs contradictions Bibliographie VILLEY Michel, Le Droit et les droits de l'Homme, Paris, Presses Universitaires de France Ouvrage collectif, Droit des libertés fondamentales, Paris, Dalloz (4e édition). [...]
[...] La critique des droits de l'homme L'expression droits de l'Homme connaît aujourd'hui un succès universel, comme jamais ce ne fut le cas auparavant. Mais ce succès peut inquiéter, lorsque l'on regarde la réalité quotidienne, qui ne semble guère s'être améliorée par rapport au passé. La renommée de cette notion est le fait des hommes politiques, de personnalités religieuses, savantes ou philosophiques, bien plus que de juristes. Les droits de l'homme ont bénéficié depuis quelques années du prestige de ceux qui les appelèrent en soutien à leur politique : Martin Luther King, Sakharov, Nelson Mandela C'est le même cas en politique française où toutes les grandes formations semblent se référer aux droits de l'homme. [...]
[...] Ainsi, les droits de l'homme promettent trop . Ainsi, aux Etats-Unis a été proclamé le droit au bonheur : que se passe-t-il si le bonheur de quelqu'un est de tuer quelqu'un, de voler ? Et si les idées des droits de l'homme restent utiles et importantes, il apparaît qu'en tant qu'instruments de protection, ils restent imparfaits. Il est délicieux de se voir promettre l'infini ; mais après cela, étonnez-vous si la promesse n'est pas tenue (Groce, 1948) Les droits de l'homme souffrent donc d'une double critique, portant à la fois sur leur idéologie, et sur leur pratique. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture