La censure au Portugal est présente dès l'Inquisition. Cependant, alors que la Constitution de 1911 consacre dans son article 13 la liberté d'expression, le coup d'Etat militaire et ensuite l'arrivée de Salazar au pouvoir font de la censure un élément central. Renforcée sous le régime autoritaire de l'Estado Novo, la censure reste avec la police politique et la propagande un moyen de garantir un contrôle sur la société dans un régime non-démocratique. Il est intéressant d'observer l'évolution, les objectifs et les méthodes de la censure au Portugal de 1926 à 1972.
Le coup d'Etat militaire de Gomes da Costa du 28 mai 1926 conduit à l'instauration du régime de la « Censure préalable » (Censura Prévia) et dès le 24 juin apparait dans les journaux la mention « ce journal a été visé par la Commission de la censure ». Cependant, malgré les décrets qui apparaissent et qui affirment le droit de manifester librement ses idées dans la presse, ce régime de censure va perdurer. Il sera repris par la Constitution de 1933 de l'Estado Novo de Salazar et sera ainsi encadré par un régime légal. De véritables Services de la Censure sont rapidement mis en place et sont désormais soumis à l'autorité du ministère de l'Intérieur et non plus celui de la Guerre.
[...] Il est intéressant d'observer l'évolution, les objectifs et les méthodes de la censure au Portugal de 1926 à 1972. Objectifs et institutionnalisation de la censure au Portugal, du coup d'Etat militaire à la fin de l'Estado Novo - La mise en place de la censure et son évolution 1926-1972 Le coup d'Etat militaire de Gomes da Costa du 28 mai 1926 conduit à l'instauration du régime de la Censure préalable (Censura Prévia) et dès le 24 juin apparait dans les journaux la mention ce journal a été visé par la Commission de la censure Cependant, malgré les décrets qui apparaissent et qui affirment le droit de manifester librement ses idées dans la presse, ce régime de censure va perdurer. [...]
[...] La censure dans le milieu littéraire s'est faite sous le couvert de nombreuses accusations politiques ou liées aux mœurs envers les écrivains. Le grand romancier portugais Aquilino Ribeiro a été arrêté pour son livre Quando os lobos uivam (1958), considéré comme injurieux envers l'Etat. D'autres auteurs furent emprisonnés tels que Soeiro Pereira Gomes ou José Régio. Maria Velho da Costa, Maria Teresa Horta et Maria Isabel Barreno ont subi une action en justice pour leur oeuvre Novas cartas portuguesas. Accusé de contenir des scènes pornographiques et immorales, le livre traitait en réalité de la condition de la femme portugaise et critiquait le machisme de la société. [...]
[...] La censure commence dans la presse dès 1926, pour s'étendre au cinéma en 1927, et ensuite sur toute autre forme d'expression. En 1936, toute publicité officielle est même interdite dans certains journaux afin que l'Etat ne finance ses ennemis Par la suite, un Décret-loi de 1943 étend la censure aux maisons d'édition, qui pourraient être suspendues, pénalisées de 200.000 $ ou même fermées si elles ne respectaient pas la censure imposée par le régime. Dans le cinéma, António Ferro qui dirige le SNI (nouveau SNP); décide en plus d'interdire certaines scènes de film, de supprimer tout doublage en portugais de films étrangers. [...]
[...] On peut cependant dire qu'elle ne sera plus présentée sur scène Le contrôle sur les livres s'effectuait avec l'aide de la Direction Générale de Sécurité, la PIDE, ou encore l'Alfândega ou le GNR : mandats de recherches, inspections dans les librairies, destructions, interdiction d'accès à certains documents dans les bibliothèques, tel que tout ce qui aurait un lien avec les Indes portugaises après la Guerre de Baçaim. Pour la presse, le règlement des Services de Censure demande à ce que chaque nouveau journal ou magazine obtienne son autorisation préalable pour être publié. Mais la censure s'effectue également dans les articles. Chaque mot est relu, supprimé ou remplacé, les informations sont modifiées dans leur contenu et dans leur sens. C'est avec le fameux crayon bleu que s'effectuaient les coupures, et un véritable code a été mis en place (ensuite modifié sous Caetano). [...]
[...] Les événements politiques les plus censurés furent notamment les campagnes électorales de Norton de Matos et Humberto Delgado ou encore les congrès démocratiques de Aveiro. Mais la censure a pour objectif principal d'éviter que la presse soit utilisée comme une arme politique contre le programme de reconstruction nationale ou contre les institutions républicaines et le bien-être de la nation Dans une interview avec Antonio Ferro, Salazar va même jusqu'à affirmer que la censure constitue la légitime défense des Etats libres, indépendants, contre la grande désorientation de la pensée moderne, la révolution internationale du désordre Le dictateur veut avec la censure empêcher toute diffusion des idées communistes ou socialistes, tout mouvement de rébellion contre le régime, et défendre la doctrine et la morale de l'Estado Novo tout en affirmant défendre ainsi l'intérêt de tous. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture