Plastination, respect dû au corps humain, cadavre, fins commerciales, exposition
La dignité ne s'arrête pas avec la mort comme l'affirme l'article 16-1-1 du code civil « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence ».
La plastination est venue remettre en question l'intensité de la protection accordée au corps humain. La plastination est une technique développée à la fin des années 70 par Gunther von Hagens, un médecin allemand. Elle permet de conserver les tissus humains à l'aide de polymères. Ainsi, des restes de personnes décédées ont été exposés pour la première fois en 1995. Puis cette technique a été utilisée par de nombreux pays.
Pourtant, lorsque la société Encore Events décide d'organiser dans un local parisien en février 2009 une exposition appelée « Our Body, à corps ouvert » présentant des cadavres humains « plastinés », ouverts ou disséqués, installés, pour certains, dans des attitudes évoquant la pratique de différents sports, et montrant ainsi le fonctionnement des muscles selon l'effort physique fourni, la France réagit.
[...] Une personne ? L'apport principal de la loi du 19 décembre 2008, relative à la législation funéraire, était de donner un statut aux cendres, et d'interdire toute détention privée de restes humains. Elle a ainsi défini le statut du cadavre. Juridiquement, le cadavre est un objet. Il ne peut donc pas bénéficier des droits accordés aux vivants dont celui du respect à son corps. Ainsi le droit considère le cadavre comme un objet. Mais peut-il être un objet d'exposition ? [...]
[...] La Cour de cassation ne souhaite pas prendre en compte l'existence d'un quelconque consentement sur la dépouille mortelle. D'ailleurs le législateur dans la mesure où il a imposé le respect du corps humain même après la mort souhaite ne pas prendre en compte la volonté individuelle. De même, le 16 septembre 2010, le conseil consultatif national d'éthique a rendu public son avis nº111 sur les problèmes éthiques posés par l'utilisation des cadavres à des fins de conservation ou d'exposition muséale : Le consentement d'une personne à donner son corps à la science après son décès ne saurait être confondu avec un cautionnement de sa mise en scène post-mortem à des fins commerciales. [...]
[...] Cour de cassation, arrêt 16 septembre 2010, la plastination La dignité ne s'arrête pas avec la mort comme l'affirme l'article 16-1-1 du code civil Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence La plastination est venue remettre en question l'intensité de la protection accordée au corps humain. La plastination est une technique développée à la fin des années 70 par Gunther von Hagens, un médecin allemand. [...]
[...] Mais cette protection se fait au détriment de deux autres libertés que est la liberté de création et la liberté de savoir. Affirmation du respect dû au corps humain La Cour de cassation a de nouveau affirmé le respect que chacun doit à l'égard du corps humain, plus particulièrement à l'égard du cadavre humain en l'espèce. Néanmoins, nous pouvons nous interroger sur la véritable nature du cadavre et sur les atteintes actuelles qui lui sont portées. Le cadavre est-il une chose ? [...]
[...] Le Comité consultatif national d'éthique a dénoncé cela : de façon ludique les cadavres sont exhibés au regard public sous l'aspect d'objets de spectacle Le vrai critère de la sanction apparaît alors : c'est la façon dont sont traités les cadavres exposés et les raisons de cette exposition que la Haute juridiction désapprouve. C'est la trop grande objectivation du cadavre que les juges réfutent. Le corps humain revêt une nature sacrée et la Cour a souhaité revaloriser cet aspect que la société tente sans cesse de dégrader. [...]
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