D'après la doctrine réaliste américaine : « le droit est ce que le juge en fait ».
Cette affirmation ne correspondait pas aux juristes anglo-saxons du XIXe siècle. Ils considéraient, à cette époque, que le droit était tout entier dans la loi adoptée par le pouvoir législatif ou bien résultant des précédents (c'est-à-dire la répétition des décisions rendues par le juge) que le juge avait uniquement pour but d'appliquer. Ce juge était passif (juge automate). Puis, au début du XXe siècle, certains auteurs tels que Holmes, Pound, Cardoso, Brandeis ou encore Frankfurter ont considéré que le juge était le seul créateur du droit. Cette dernière affirmation correspond à l'idée principale du courant réaliste américain. Bref, pour les réalistes américains, le droit représente le produit de la société et de l'action du juge dans la société. Autrement dit, le juge est la clé de compréhension du droit et de son évolution.
[...] Dans l'un ou dans l'autre cas, il estime que le juge qui accepte l'une des deux conceptions n'a pas l'occasion d'interpréter le droit dans son ensemble (s'il accepte le conventionnalisme) ni de la pratique juridique dans son ensemble (s'il a accepté le pragmatisme). Dorkin va donc élaborer une troisième conception qui est la thèse du droit comme unité où le droit se définit comme une attitude interprétative : cette thèse appelle une poursuite de l'interprétation dans le détail et sur des points précis du droit. La théorie du droit comme unité se présente en continuité avec la pratique juridique qu'elle avalise, comme la partie initiale de celle-ci. [...]
[...] À travers cette chaine du droit, le juge doit avoir la bonne réponse à la question de droit qui lui a été posée avoir la réponse la plus éthiquement correcte. Il doit être persuadé qu'il a donné la bonne réponse et c'est cette bonne réponse relative malgré tout qui oblige le juge à ne pas choisir (pas de pouvoir discrétionnaire). Dorkin explique que la bonne réponse est différente d'une bonne solution juridique. Il faut juste que le juge soit persuadé de ne pas avoir de meilleure réponse. [...]
[...] Il faut rappeler que la sociologie du droit est le concept essentiel du réalisme juridique. Comme le rappelle Julie Allard dans son article Dorkin et Kant, réflexions sur le jugement, la théorie du droit, avec le réalisme juridique, se fait donc sociologie, en mettant l'accent sur les tactiques et les techniques pour réaliser tel ou tel but De plus, elle ajoute que de toute façon, dit le réaliste, le juge n'est contraint par aucun impératif juridique absolu, et il invente au fur et à mesure le droit qui l'arrange et qui lui permet de réaliser ses propres intérêts Cela veut donc dire que le juge se base exclusivement sur les rapports sociaux afin de créer du droit. [...]
[...] Autrement dit, sa propre théorie postréaliste américaine correspond à un rapprochement entre le réalisme et le normativisme. La théorie postréaliste américaine de Dorkin Après avoir établi les fondements de sa théorie en se basant sur les aspects positifs et négatifs du réalisme, Dorkin propose une théorie qui va au-delà du réalisme classique (ce qui explique le terme postréaliste Il va s'appuyer sur la théorie de la bonne réponse tout d'abord mais il va aussi combler les lacunes du réalisme en mettant en avant la notion de norme La théorie de la bonne réponse de Dorkin Dorkin veut démontrer que le juge n'a pas de pouvoir discrétionnaire ce qui fonde la base de sa théorie. [...]
[...] S'il estime que dans une affaire simple, le juge va se référer sur des normes qui peuvent résoudre cette affaire, en cas d'affaire complexe (comme l'exemple du contrat de Tim et Tom), le juriste estime que le juge ne peut absolument pas juger selon ses choix ou ses envies. Le juge doit rendre une décision juste pour les parties. Il doit découvrir des droits que le système confère aux individus même s'ils ne sont pas dégagés par écrit. Pour Dorkin, le juge n'est là que pour trouver quels droits, quels principes sont conférés aux individus par le système juridique. Dorkin a voulu démontrer de quelle façon le juge découvre ces principes. Selon le philosophe, le juge doit découvrir ces principes en analysant l'ensemble du droit en vigueur. [...]
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