D'une part, la démocratie est un ordre politique, juridique considéré comme juste. Pourquoi donc devrait-on s'y opposer ? Comment pourrait-on être habilité à le faire ?
D'autre part, accepter la désobéissance civile ne serait-il pas risquer une dissolution du lien civil ? Comment la démocratie pourrait-elle accepter une limitation de sa propre autorité ? (...)
[...] En démocratie, il y a une nécessaire obéissance aux lois. L'obéissance aux lois est la condition première pour assurer la continuité du système politique, juridique. ROUSSEAU, c'est la logique même du contrat social, de la logique contractuelle qui conduit à l'exclusion de toute possibilité de désobéissance. tout malfaiteur attaquant le droit social devient par ses forfaits rebelle et traite à la patrie. Il cesse d'en être membre en violant ces lois, il cesse d'en faire la guerre. La conservation de l'état est impossible avec la sienne, il faut qu'un des deux périssent Il y a une obéissance aux lois de la démocratie. [...]
[...] On est dans le contexte de la guerre du Vietnam, les américains envoient des jeunes se battre au Vietnam et accomplissent des tortures, des souffrances au nom d'une autorité politique, militaire. L'expérience de Stanley MILGRAM met à jour le degré d'obéissance d'un sujet contre sa propre conscience mais comme on lui dit qu'il faut le faire, il continue. Le degré d'obéissance d'un sujet contre sa conscience à une autorité jugée légitime. Cette expérience nous rappelle le danger que représente la complaisance dans une situation où nous obéissons aux lois parce que ce sont des lois, ou nous obéissons aux lois parce que nous sommes habitués à être soumis à l'autorité. [...]
[...] Comment justifier la possibilité d'une désobéissance civile ? Il faut analyser scrupuleusement et voir tous les tenants et aboutissants de ce que peut être une loi injuste. L'état de droit démocratique ne rechigne pas à reconnaître un droit de résistance à l'oppression. Est-ce à dire qu'il fait poser comme pétition de principe que la démocratie est sans faille, que seuls les gouvernements non démocratiques édictent des lois injustes ? Dès lors que l'on pose le problème de la loi injuste, se pose le problème de la désobéissance. [...]
[...] Une telle désobéissance impliquerait le chaos. La reconnaître officiellement impliquerait que chacun est en droit de se soustraire aux obligations légales en fonction de sa subjectivité, en fonction de ses prérogatives morales personnelles. Le régime démocratique repose sur le consentement de la majorité aux lois. La désobéissance civile est une posture citoyenne et non pas individuelle. C'est une posture politique et non pas morale. Hannah ARENDT, Du mensonge à la violence. SOCRATE, THOREAU sont considérés comme des figures de la désobéissance civile alors que c'est discutable. [...]
[...] C'est une désobéissance qui est une infraction consciente, intentionnelle, publique, non violente, mais toujours politique. John RAWLS dans Théorie de la Justice : accomplit le plus souvent pour amener à un changement dans la loi ou la politique du gouvernement. L'acceptation de la désobéissance civile en démocratie est forcément paradoxale. Accepter la désobéissance civile comme une composante de la culture politique en démocratie est problématique. D'une part, la démocratie est un ordre politique, juridique considéré comme juste. Pourquoi donc devrait-on s'y opposer ? [...]
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