Né à Strasbourg en 1926, Francis Rapp est un historien médiéviste, spécialiste de l'Alsace et de l'Allemagne médiévale, ainsi que de la vie religieuse du Bas Moyen-âge. Agrégé d'histoire en 1952, il fut à partir de 1974 professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université Marc-Bloch de Strasbourg. Il y est aujourd'hui professeur émérite. Ses trois principaux ouvrages sont, avec celui étudié, "Le Saint-Empire romain germanique - D'Otton le Grand à Charles Quint" une Histoire de Strasbourg (en collaboration avec G. Livet ; 1982), et Les Origines médiévales de l'Allemagne moderne (1989).
Par ailleurs, sa thèse d'État a été publiée sous le titre Réformes et Réformation à Strasbourg. Église et société dans le diocèse de Strasbourg, 1450-1525 (1974). Le Saint-Empire romain germanique, paru en 2000, s'inscrit dans la continuité de l'œuvre de F. Rapp, en particulier des Origines médiévales de l'Allemagne moderne.
L'auteur fait œuvre de pédagogie, et son style clair est particulièrement appréciable. Dans son compte rendu sur l'ouvrage à l'Académie (séance du 6 avril 2001), il indique avoir voulu présenter « le plus simplement possible l'histoire complexe du Saint-Empire ». En introduction de l'ouvrage, F. Rapp souligne d'ailleurs la difficulté méthodologique à retracer brièvement et clairement une réalité très complexe.
[...] Henri III est décrit par l'auteur comme très ascétique, obéissant à un certain idéalisme qu'il critique sans en démontrer de conséquences négatives. Partisan de la réforme de l'Eglise, il resserra les liens avec la papauté et en changea le visage. A sa mort en 1056, l'empire semblait ferme, mais son fils Henri n'avait que six ans. L'empire à l'apogée. Dans ce chapitre, l'auteur abandonne sa narration événementielle pour tenter de dégager les tendances de long terme du IXe au XIe siècle. [...]
[...] Au contraire, parce qu'il considère le Saint-Empire comme une quasi- construction étatique, F. Rapp y voit l'unificateur de la nation allemande : les Allemands se constituèrent en nation parce que, emmenés loin de chez eux par la grande aventure impériale, ils prirent ainsi conscience de leur unité (p. 7). Cette thèse lui permet de placer assez tôt la naissance de la nation allemande : on comprend que certains historiens placent en 911 la naissance de ce qui sera plus tard l'Allemagne (p. [...]
[...] La fin brillante et tragique d'une dynastie. La mort d'Henri VI, fils de Frédéric, en 1197 inaugura un interrègne de 14 ans durant lequel plusieurs prétendants s'affrontèrent, et au terme duquel Frédéric II, fils d'Henri VI, fut couronné. L'auteur souligne les réalisations administratives de Frédéric II aussi bien au sud que, de façon plus méconnue, au nord des Alpes ; il décrit ses relations avec la papauté, lui qui fut deux fois excommunié. Le siècle des Hohenstaufen, superbe et terrible. [...]
[...] Loin d'une décadence constante face à la puissance des princes, l'empire s'est parfois affirmé comme une entité politique forte. Sa puissance unificatrice permit selon l'auteur la formation d'une nation allemande dès les XIe et XIIe siècles. Enfin, c'est aussi parce qu'il consacre une analyse fine et détaillée des relations entre le sacerdoce et l'empire que la lecture de cet ouvrage s'avère profondément enrichissante. R. Folz, L'idée d'empire, p cité par F. Rapp p Werner Ruf, La conception de la nation en France et en Allemagne Département de Sciences sociales de l'Université de Kassel, Revue Hommes et Migrations, 2000. [...]
[...] Prologue : les origines du Saint-Empire L'empire de Charlemagne et son échec. L'auteur expose ici les causes du processus de démembrement de l'empire carolingien, dont la cohérence administrative était impossible. Il retrace ce processus, jusqu'à l'abandon d'une dignité impériale vidée de sa substance en 924. La survie de l'idée d'empire. Selon F. Rapp, l'idée d'empire, si elle n'est certes plus incarnée dans un Etat à partir du milieu du IXe siècle, ne s'évanouit pas pour autant. Il émet la thèse d'un caractère bipolaire de l'idée impériale qui explique cette survie sous une différente forme : alors que le pôle franc l'emportait sur le pôle romain et papal avec Charlemagne, c'est le pôle romain qui l'emporte à la fin du IXe siècle, avec le sacre systématique des empereurs ou rois par le pape. [...]
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