La philosophie du droit - Henri Batifol, 1960

Extraits

[...] Sur le plan théorique, on peut citer « l'école de l'exégèse » en France qui prône une obéissance aveugle des textes ; le criticisme kantien qui pense qu'on ne peut connaître (ou saisir) que les phénomènes ; l'école historique, dont les études montrent qu'il y a une pluralité de systèmes juridiques ; la sociologie venant établir que le droit étant un « fait social », il doit donc être considéré comme « une chose » si on veut l'étudier. On l'a souvent critiqué. D'abord parce qu'il semble réduire le phénomène juridique à la seule réalité étatique, ensuite parce qu'il semble réduire le juriste à une simple routine mécanique limitée à l'observation à la lettre de la loi. L'orientation sociologique (Chap. II) Ce courant établit d'emblée que le droit est un « fait social », donc un phénomène qui naît en société. [...]

[...] De manière concrète, il s'agit de comprendre à quoi sert une loi ou ce qu'elle vise, donc le résultat escompté. On voit donc que sous cet angle, le droit prend une allure utilitariste. Ainsi, on se demande ce que vise vraiment le droit : est-ce simplement la protection de l'individu, ou alors le bien collectif ? Le deuxième arrêt s'intéresse aux types d'objectifs visés. Il précise donc qu'en réalité, il existe une multitude d'objectifs d'une part, et d'autre part que ces objectifs s'échelonnent en degré. [...]

[...] La philosophie du droit – Henri Batifol Henri BATIFFOL, La philosophie du droit, Paris, PUF, Coll. Que sais-je ? 1960 Note introductive Cet ouvrage, devenu aujourd'hui un classique dans les études de Droit, est paru en 1960. Comme le précise l'auteur, il a été écrit par « un juriste, parti d'une réflexion sur la discipline qu'il cultive ». Il se présente comme un exposé laborieux et succinct qui se construit autour de la compréhension de ce qu'est le droit, les différentes approches en la matière et leur construction à travers les espaces, ainsi que les grandes figures qui les ont animés ou influencés. [...]

[...] Face à ces trois finalités, les avis vont diverger. Ainsi, certains vont essayer d'établir un classement par ordre d'importance, et d'autres vont plutôt avoir une attitude de compromis en considérant que les trois aspects sont complémentaires. De même, on va soulever la question de la fameuse opposition entre l'individu et la société. Mettre l'accent sur le collectif risque de mener à des dérives autoritaires au nom de l'intérêt général. Un individualisme exclusif quant à lui pouvant être un risque pour la survie de l'ensemble. [...]

[...] En fin de compte, il n'y a donc pas véritablement opposition entre bien commun et bien individuel, la justice prenant en compte les deux aspects. Note de sortie Comme précisé dans notre note introductive, le défi dans la présente note n'était pas de faire une critique de cet ouvrage d'Henri BATIFFOL, nous nous proposions plutôt d'offrir au lecteur une économie succincte de l'ouvrage. Aussi avons-nous procédé par une présentation chapitre par chapitre, en tentant de dégager l'idée générale et les principaux aspects développés dans chaque chapitre. [...]