La féodalité est un système de fonctionnement qui s'est développé à l'époque médiévale. A ses débuts, le pouvoir central, c'est-à-dire le souverain, déléguait certaines responsabilités, surtout administratives et judiciaires, à des localités dirigées par un comte. Ce dernier assurait donc le fonctionnement du territoire dont il avait la charge et assurait la protection des sujets qu'il avait sous ses ordres. L'empereur Charlemagne avait institué un contrôle des seigneuries par des Missi Dominici chargés de veiller à ce que les prérogatives instaurées par l'empereur soient bien appliquées par les comtes.
La féodalité se renforce et s'affirme soudain au IXe siècle. En effet, en 817, Louis le Pieux règle la succession du royaume franc entre ses fils par l'Ordinatio imperii, au lieu de suivre la tradition voulant que le successeur soit le fils aîné du souverain. Cela provoquera par la suite des conflits entre les trois frères, amenant une guerre civile d'où résultera une dislocation progressive du royaume.
[...] On pourra alors reprocher aux localités de ne pas être unifiées juridiquement mais également militairement. Ainsi, elles constituent une proie aisée pour les envahisseurs internes à l'ancien royaume mais également externes à celui-ci. Les localités ne sont plus contrôlées et coordonnées, elles sont vulnérables et c'est ici leur principale faille : on considère que seul un pouvoir découlant d'une seule et unique forme de souveraineté est à même d'assurer la continuité et la progression d'un État. II/Un état transitoire nécessaire La féodalité remet donc la souveraineté du royaume en cause. [...]
[...] Tout d'abord, le seigneur doit protection et justice à ses vassaux. Cela signifie que le roi, qui avait autrefois compétence sur les affaires les plus importantes, perd ses fonctions judiciaires. De plus, la protection due aux vassaux suggère plusieurs choses : d'abord, on ne s'en remet plus aux rois pour ce qui est de la défense, on ne fait plus confiance aux dirigeants du royaume, sûrement à cause des conflits civils qui les éloigne du peuple. Ensuite, cette protection du seigneur suggère que ce n'est plus le royaume tel qu'on le connaissait qui se bat contre l'ennemi venant logiquement de l'extérieur du royaume, mais que c'est le territoire du seigneur qui forme une entité à part entière et qui assure sa défense de manière autonome contre tout sujet extérieur. [...]
[...] On ne peut donc pas dire que le système de féodalité, bien que persistant et redondant, soit un système viable, qui puisse s'exercer sans autre forme de pouvoir, surtout à cause de la vulnérabilité des entités dirigées par le seigneur. Au cours du moyen-âge, on remarquera surtout que la féodalité est une manière de casser avec l'empire carolingien qui décline et perd son efficacité ; et ainsi qu'elle permettra l'instauration d'une nouvelle dynastie : la dynastie des capétiens. [...]
[...] On peut alors mentionner le fait que la féodalité répond spécifiquement à un besoin des hommes libres. Sentant l'insécurité dans un empire qui s'effrite, il est en effet plus sécurisant de se mettre sous la protection d'un seigneur. Celui-ci devra accomplir son devoir de protection par la force militaire dont il dispose, il devra également apporter la justice à laquelle l'empire ne peut plus prétendre à cause de son manque d'uniformisation. Le seigneur offre également une sécurité financière par le fief qu'il confère à son vassal, mais aussi par les garanties qu'a le vassal. [...]
[...] Par ailleurs, le contrôle des seigneuries se fera plus rare car coûteux et difficile. Il y a donc une émergence graduelle d'un système de féodalité où seigneuries gagnent en indépendance et en pouvoir. Seulement, cette dispersion soudaine dans le mode d'administration du royaume n'est pas sans conséquence et on peut alors s'interroger sur la stabilité de cette féodalité. Alors, la féodalité du IX ème siècle peut-elle réellement instaurer un fonctionnement équilibré et durable du royaume ? Tout d'abord, nous étudierons la mise en place progressive et controversée de ce système de féodalité pour ensuite suggérer que cette structure n'est peut-être qu'un état transitoire nécessaire (II). [...]
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