Du latin « vindicare », aller en justice, la vengeance est la peine causée à un offenseur pour la satisfaction personnelle de l'offensé.
La vengeance provient généralement d'une peine causée, d'une frustration, d'une attaque. C'est ainsi un acte personnel d'origine émotionnelle auquel il est difficile de se soustraire. C'est un sentiment humain et compréhensible jusqu'à un certain point.
La vengeance est aujourd'hui limitée par la justice dans les sociétés démocratiques. Le juge fait ainsi office d'arbitre entre les deux parties et sanctionne les mauvais agissements de façon objective et non pas subjective et arbitraire comme le serait la vengeance personnelle.
En effet, la vengeance est une peine causée à l'offenseur pour la satisfaction personnelle de l'offensé. Or, comme le disait François de Laroche Foucault « la vengeance procède toujours de la faiblesse de l'âme, qui n'est pas capable de supporter les injures ».
La vengeance est la manifestation de la colère intérieure et de la peine ressentie par une personne, elle peut donc être destructrice et porter atteinte aux droits d'une personne. La vengeance peut ainsi constituer une nouvelle violation de droits par la seule volonté d'une personne et aboutirait à une société anarchique. Il est donc question de la conciliation entre l'acte de se venger et le respect des droits et libertés.
Peut-on considérer qu'il existe un droit à la vengeance ? Quelle est la conciliation possible entre la volonté de vengeance et la justice ?
[...] La vengeance ultime en cas de crime était la peine de mort, abolie depuis la loi du 9 octobre 1981 en France. Selon Victor Hugo, c'était une ignominie suprême, le signe éternel de la barbarie La répression de la vengeance personnelle La vengeance personnelle, bien que concevable, ne peut pas être reconnue comme étant un droit sans limites. En effet, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dispose en son article 4 que la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que ceux qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. [...]
[...] La vengeance peut-elle être un droit ? Le sang se lave par les larmes et non par le sang Cette citation de Victor Hugo concerne en premier lieu son combat pour l'abolition de la peine de mort mais également en filigrane le refus d'une vengeance suprême. La vengeance constitue un thème phare de la culture et des arts, on la retrouve ainsi dans Othello et Hamlet de Shakespeare, ou dans des films tels que la vengeance dans la peau (2007) de Paul Greegrass. [...]
[...] Selon lui, La loi ne peut établir que des peines strictement et évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit La loi prend la place de la religion car c'est le législateur qui détermine la ligne de conduite. Selon Rousseau il s'agit d'une religion civile Néanmoins, il faut veiller à ce que le législateur n'abuse pas de son pouvoir répressif, la punition ne peut intervenir que dans la proportion où elle est utile à la défense de la société. Beccaria invite les législateurs futurs à supprimer la peine de mort, les supplices et les spectacles de cruauté. [...]
[...] La vengeance est une punition pervertie par les sentiments de colère ou de haine ressenties envers la personne qui nous a causé du mal. La peine de mort a été vue par certains comme l'ultime vengeance de la famille de la victime. Cependant, cette peine retourne au principe de la loi du Talion. Cette vengeance est excessive, elle place l'individu au même plan que celui qui a commis l'injustice envers lui. Peut-on répondre d'une injustice par une autre injustice ? [...]
[...] Ainsi, d'abord manifestée en tant que vengeance privée afin de se venger personnellement ou sa famille, la punition étatique a rapidement servi à juguler la vengeance, passant ainsi à la vengeance organisée puis à la répression de l'Etat. La vengeance privée s'exerçait à l'intérieur de la famille ou clan contre une autre famille ou clan. Le chef du clan était investi des pouvoirs les plus absolus pour faire régner l'ordre. Ce type de vengeance persiste encore aujourd'hui dans certains secteurs, tel qu'en Corse avec la Vendetta malgré ses aspects négatifs de vengeance personnelle potentiellement illimitée et dangereuse. La vengeance est aujourd'hui limitée par la justice dans les sociétés démocratiques. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture