Dès les premiers temps, l'Eglise a élaboré des règles relatives au mariage. Ces règles étaient parfois différentes des lois de l'Empire qui avaient une valeur supérieure. L'application des règles ecclésiastiques ne pouvait donc être demandée aux fidèles, et ce, sous peine de se voir sanctionnés. Par ce moyen, l'Eglise statua de bonne heure sur les mariages des fidèles. Cependant, lorsque la sanction aboutissait à la séparation des époux, cette décision n'avait aucune valeur légale.
Mais avec l'avènement des empereurs chrétiens, même si l'Etat conservait encore le pouvoir de légiférer et de juger, ce pouvoir allait s'inspirer petit à petit des principes chrétiens. Pour aboutir à une certaine dualité entre le pouvoir séculier et le pouvoir ecclésiastique. Mais l'Eglise ne comptait pas en rester là, elle voulait conquérir pleinement la juridiction sur le mariage.
[...] Ainsi, deux frères étaient parents au deuxième degré. En effet, d'un frère jusqu'au père l'on comptait une génération puis une seconde génération en redescendant du père à l'autre frère. Au contraire dans le droit canonique, on compte uniquement les générations qui séparent les personnes de leur auteur commun. Dans ce système deux frères sont parents au premier degré, car une seule génération les sépare de leur auteur commun. Avec ce système, on peut imaginer qu'à l'époque, il était devenu aisé pour un époux de démontrer qu'il était parent de son épouse. [...]
[...] Enfin, le baptême créait une parenté entre le filleul ou la filleule, d'une part, et les enfants par le sang du parrain et de la marraine appelée confraternité spirituelle (confraternitas). Cette confraternité créait un empêchement dirimant au premier degré canonique. L'honnêteté publique (impedimentum honestatis publicae) Alors même que l'on retenait que seules la consommation du mariage ou les relations hors mariage créaient l'unitas carnis, on devait cependant tenir compte des mariages non encore consommés ou des simples fiançailles et on décida d'en faire un nouvel empêchement dirimant. [...]
[...] Si au contraire, le conjoint a reçu le baptême, le mariage est valable alors même qu'il est hérétique (déviance sur le contenu de la foi d'origine doctrinale) ou schismatique (insoumission à l'autorité ecclésiastique légitime). L'hérésie du conjoint ne crée qu'un simple empêchement prohibitif et non absolu. Bibliographie utilisée P. PETOT, La famille, Paris, Éditions loysel J.P. MIGNE, Première encyclopédie théologique, Éditions J.P. Migne A. ESMEIN, Le mariage en droit canonique, Éditions Sirey J.P SCHOUPPE, Le droit canonique, Éditions Story-Scientia, 1990. [...]
[...] Mais alors qu'en droit romain l'empêchement produit par cette parenté allait jusqu'au troisième degré, l'église interdit le mariage seulement entre frères et sœurs naturels et adoptifs. Toutefois, le mariage demeurait possible entre deux enfants adoptifs du même père. Certes, cet empêchement pouvait être levé par une émancipation, mais les canonistes n'en considèrent pas moins qu'il s'agissait d'un empêchement, car il n'était pas nécessairement perpétuel, mais il pouvait toutefois l'être. La parenté civile était donc considérée comme un empêchement dirimant absolu au mariage. L'affinité naturelle (affinitas) En droit romain, l'affinité est le rapport existant entre un époux et un parent de l'autre époux. [...]
[...] Enfin, il faut souligner que l'église n'a jamais admis que le dol puisse créer un empêchement dirimant entraînant la nullité du mariage. Prendre en considération le dol comme empêchement dirimant revenait à s'exposer à de nombreuses annulations puisqu'un couple désireux de faire annuler son mariage pouvait aisément se laisser aller à quelques mensonges. L'église a donc trouvé une solution qui n'en est pas moins juridique et qui consiste à dire que le mariage est un sacrement. Que, dès lors, même si le consentement de l'époux est vicié par le dol, il ne s'agit pas d'un dol dans une mauvaise intention, mais un dol pour le bien, celui qui conduira sa victime dans les voies du salut. [...]
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