Même si pendant longtemps la loi de la masculinité primait et prime encore, selon la théorie de Lombard la femme accède aussi au droit à la succession et à la constitution d'un patrimoine. La succession se règle par acte notarial qui prend très tôt le nom de "testament". Il se définit par un document écrit réglant les dernières volontés d'un défunt qui dispose par la même de ses biens et les redistribue. La personne peut ainsi léguer son patrimoine successoral c'est-à-dire l'ensemble de ses biens, des droits et des actions. Au XIVe siècle les règles qui régissent ces échanges sont strictes.
Seulement selon les régions concernées les règles peuvent être coutumières (comme dans le nord) ou écrites. Elles font la distinction entre toutes les situations possibles et mettent l'accent sur la différence de traitement réservée aux enfants. L'affirmation est faite que le mari a des pouvoirs et la femme des devoirs. Les droits parentaux sont donnés par la coutume et leur donne la possibilité de privilégier l'un des héritiers, ou à l'inverse, avec la succession ab intestat, d'être égaux avec tous.
Le siècle étudié voit varier les sources du droit relatives à la succession. Quelle est alors la place des enfants dans un système successoral en plein changement ?
[...] Mais il arrive que le couple marié n'ait pas eu de descendance masculine, dans ce cas le défunt préfère céder son patrimoine en ligne directe, c'est-à-dire à sa fille plutôt qu'en ligne indirecte. Ceci dans le but de ne pas enrichir une autre famille de la sienne. Néanmoins d'autres héritiers en ligne directe seront cherchés tel que convenu par un texte de 1325. Sachant tout de même que l'héritage sert en premier lieu à rembourser les dettes potentielles avant d'être légué. [...]
[...] Dans le cas de cette pratique, son existence est prouvée dans plusieurs zones géographiques. En effet les coutumes bretonnes soulignent que "les biens meubles ( . ) doivent être répartis après le décès de l'homme ou de la femme ( . ce qui sous-entend que la femme bénéficie d'un patrimoine quelqu'en soit la valeur. Dans une autre région, en Aquitaine actuelle, il est connu que "celui ou celle qui aura fait un testament ( . : à nouveau le patrimoine féminin est reconnu. [...]
[...] Le testament dans le régime successoral en France au XIVe siècle Le testament est apparu dès l'antiquité à Rome. Cependant il restera dans les oubliettes tout au long de la période trouble en Gaule. Il réapparaitra dans les années 800 avec la création de l'empire Franc. C'est donc dans ce contexte que Charlemagne recommande en 803 de réintroduire la fonction notariale. Le notaire est alors un simple greffier de juridiction royale, son nom portant la marque de son travail : "celui qui note fidèlement". [...]
[...] En effet, tout comme Louis XI, ce roi de France voulait une codification du droit. Il lance alors, par son ordonnance de Montilz-lès-tours, la rédaction officielle des coutumes. Après plus d'un siècle de travail cette source du droit se révèle imparfaite et nourrit l'idée qu'il faut l'uniformiser : c'est ce que réclament notamment les Etats généraux. Par ce travail plus de 300 coutumes ont été recensées ce qui correspond à un morcelage plus intense qui ne se limite pas aux régions. [...]
[...] C'est aussi au cours du XIVe siècle que le régime successoral apparait. Les règles dérivent alors de la coutume propre à chaque province. Avec la féodalité se sont installés les droits locaux particuliers, autrement dit les coutumes. Elles varient selon la région, par exemple dans le midi la coutume sera vite remplacée par le droit romain alors que le nord les conservera jusqu'au XVIe. Dans ce cadre perturbé, qui est celui du XIVe siècle, la perte d'autorité publique profite à l'Eglise qui instaure par la même un modèle familial qui s'impose à tous. [...]
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