Les symboles de la justice que sont le glaive, la balance et le bandeau sont apparus progressivement et ont évolué depuis l'Antiquité. A la différence de la balance qui est l'attribut le plus ancien de la justice, apparue dès l'Antiquité chez des auteurs comme Eschyle dans les Euménides pièce issue de la trilogie l'Orestie ; le glaive n'apparaitra qu'au XIIIe siècle et le bandeau qu'au XVe siècle. Ces symboles ont évolué certains ayant disparu comme la main de la justice sous la Révolution.
L'existence sur plusieurs siècles des symboles de la justice permet d'apercevoir qu'ils sont une représentation de ce que devait être l'essence de la justice. Se pose cependant la question de savoir si ces symboles sont encore révélateurs de ce que doit être l'essence de la justice aujourd'hui, alors que 49% des français expriment l'idée qu'ils n'ont pas confiance en celle-ci.
[...] Cependant, le fait qu'elle soit aveugle et symbolisée par une balance peut soulever des interrogations sur cette fonction d'équilibre à exercer. Flavius Josephe dans ses antiquités juives explique dès le premier siècle de notre ère que la mesure peut contribuer à la perte du bonheur et qu'elle peut être associée à la trompeur. De même, la méfiance à l'égard de toute mesure figure dans le Lévitique où il écrit que l'injustice ne devra se commettre ni dans les sentences, ni dans les mesures. [...]
[...] De même, à Rome à partir des règnes de Vespasien et de Titus, soit aux environs de 80 avant notre ère, les empereurs frappent au revers des monnaies à leur effigie l'image d'une femme qui a pour légende la mention de l'équité et qui tient toujours une balance. Cependant, la balance représentée n'est pas la balance romaine qui n'a qu'un seul plateau, qui sert à tous les échanges commerciaux de l'antiquité mais la balance grecque à deux plateaux qui oblige à déterminer l'équivalence de deux objets entre eux. Toutefois, l'image de la Justice qui pèse proportionnellement symbolisée par la balance, outre une existence dès l'antiquité, a été reprise dans divers textes et oeuvres fondatrices de l'humanité. [...]
[...] Apparaissant dès lors l'idée que le glaive a un pouvoir tranchant symbole de décision. Ce pouvoir de décision fut très important dès l'antiquité sous la forme de la hache portée par les douze licteurs qui précédaient le roi sous la royauté archaïque, et qui pouvaient châtier immédiatement le refus d'obéissance ou l'atteinte au roi. Le glaive fut d'autant plus représenté comme le symbole de la justice au moyen-âge, période de lutte pour la détention du glaive temporel et spirituel entre la royauté et l'église. [...]
[...] Ainsi dans le sourate 7-7 et 21-48 il est précisé que nous pèserons au jour de la résurrection avec des balances justes:l'équité présidera à nos jugements La justice fut donc dès l'antiquité symbolisée par la balance, comme illustration de la fonction d'équilibre que cette institution doit réaliser. Cependant, le glaive et le bandeau illustrent également le fait que la justice doit trancher aveuglément. Une justice qui tranche aveuglément L'idée que la justice tranche aveuglément est symbolisée par le glaive et le bandeau. Le glaive est différent du pylône du fait qu'il ne sert pas à arracher le bouclier de l'adversaire, et de l'épée ou de la flèche du fait qu'il ne transperce pas mais tranche. [...]
[...] Dès lors, si la mesure doit être juste, il ne semble pas cependant que la justice doive être mesurée. Dans le même ordre d'idées, la justice aveugle peut inquiéter du fait qu'elle prendrait des décisions de façon abstraite voire arbitraire. Cependant, ces inquiétudes peuvent être corrigées par le constat de la mise en oeuvre d'un second degré de juridiction et de la cassation notamment dès le 17e siècle par l'ordonnance civile de 1667 qui fait référence à la saisine du roi en son conseil pour casser l'arrêt du Parlement. [...]
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