Sécurité sociale française, révolution industrielle, Etat providence, soutenabilité financière de la sécurité sociale, protection sociale
Ainsi que le rappelle Bossuet dans son Sermon sur l'éminente dignité des pauvres en 1659, l'action sociale demeure alors largement à la charge de l'initiative privée et religieuse.
Il faudra attendre la toute fin du XIXe siècle, avec les bouleversements de la révolution industrielle et les premiers développements de l'Etat providence qui en résultent, pour que les Etats européens ne s'intéressent à la question sociale. D'abord avec un fondement assurantiel à partir de 1881 en Allemagne sous l'influence du chancelier BISMARCK, puis avec une logique solidaire à compter de 1942 à la suite du rapport BEVERIDGE.
[...] La sécurité sociale française est-elle efficace ? Dans Le Léviathan (1651), Thomas HOBBES considérait qu'« attendu que beaucoup d'hommes deviennent, par la suite de circonstances inévitables, incapables de subvenir à leurs besoins par leur travail, ils ne doivent pas être abandonnés à la charité privée. C'est aux lois de la République d'y pourvoir, dans toute la mesure requise par les nécessités de la nature Ce postulat peut sembler avant-gardiste en ce qu'il tranche avec la conception traditionnelle de l'action sociale de son époque. [...]
[...] Cette problématique ne doit pas être sous- estimée en ce que, dans un contexte de défiance généralisée, l'efficacité s'analyse de plus en plus comme le nouveau vecteur de la légitimité des politiques publiques. [...]
[...] La sécurité sociale présente toutefois un panel d'objectifs parfois contradictoires venant nuancer son efficacité En 1919 Max WEBER énonçait qu'une politique publique pouvait se voir fixer des objectifs contradictoires. Cela, pour des raisons souvent liées à la nécessité d'obtenir des résultats à court terme. La sécurité sociale n'échappe pas à cette nécessité de devoir parfois concilier l'inconciliable. En effet, elle doit solutionner l'opposition inextricable entre égalité et équité, mais aussi celle entre élargissement de la couverture sociale et performance financière. [...]
[...] Si la sécurité sociale française est globalement efficace elle n'en demeure pas moins perfectible (II). I. La sécurité sociale française affiche un bilan positif en termes d'efficacité malgré l'existence d'objectifs parfois contradictoires Pierre LAROQUE analysait la sécurité sociale comme devant répondre à la préoccupation fondamentale de débarrasser les travailleurs de la hantise du lendemain À cet égard, la sécurité sociale affiche un bilan favorable Même si la variété des objectifs, parfois contradictoires, est venue nuancer ce bilan A. L'évolution de la sécurité sociale fait montre d'un bilan positif en terme d'efficacité à travers un élargissement de de la protection offerte Afin de promouvoir la justice sociale, la sécurité sociale s'est fortement généralisée pour couvrir un public cible de plus en plus large. [...]
[...] La sécurité sociale perd également en efficacité du fait d'une dispersion importante de ses compétences. En effet, deux tendances sont à observer. Si l'assurance maladie s'est vue accorder une mission de prévention par la loi du 13 août 2004, confortée notamment par l'actuelle stratégie nationale de santé, cette nouveauté est en cohérence avec les objectifs de maîtrise des dépenses de cette branche (dispositifs SOFIA A contrario, lorsque la loi du 1er décembre 2008 institue la branche famille en tant que guichet du RSA, la cohérence est moins évidente vis-à-vis des objectifs qui lui sont assignés. [...]
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