Roi, pape, empereur, XII-XIVe siècles, Moyen-âge, pouvoir spirituel, Saint Empire Romain Germanique, royauté capétienne, règles féodo-vassaliques, doctrine hiérocratique, excommunication, gallicanisme
Il nous est demandé de réfléchir sur le roi, le pape et l'empereur aux XII, XIII et XIVe siècle, soit le Moyen-âge central -concernant les deux premiers siècles- et le Moyen-âge tardif en ce qui concerne le XIVe siècle. Poursuivons cette délimitation quant à ces trois autorités. Le roi tout d'abord. Le roi et non pas "les royautés". Le roi et non pas "les Princes", ni même "les rois". Le roi désignera ici le roi français et par extension les rois français au cours des XII, XIII et XIVe siècles dans la mesure où le roi français va tenir une position tout à fait exceptionnelle vis-à-vis du pape et de l'empereur.
[...] La prétention des papes s'appuie sur la distinction entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Une doctrine hiérocratique (doctrine qui exalte le pouvoir politique de l'Église) se met en place : le pouvoir spirituel domine le pouvoir temporel (le roi), le roi n'ayant le pouvoir temporel que par délégation de l'Église. Par ailleurs, le pape dispose d'armes redoutables pour faire respecter cette doctrine, à savoir l'excommunication, l'interdiction (qui prive les habitants d'un pays de l'accès aux sacrements), la privation de sépulture chrétienne. [...]
[...] Philippe Le Bel empêche alors tout envoi de fonds à Rome. En réaction, Boniface VIII ne cède pas et réaffirme la supériorité du spirituel sur le temporel. Les légistes royaux ripostent : ils tentent de souder la nation derrière le roi (qui réunit les trois ordres en 1302 : c'est sans doute les premiers états généraux) et affirment qu'il n'y a pas de supérieur au temporel, que le système politique du royaume est voulu par Dieu et que le pape, en agissant ainsi, agit contre la volonté de Dieu. [...]
[...] Le roi et non pas « les royautés ». Le roi et non pas « les Princes », ni même « les rois ». Le roi désignera ici le roi français et par extension les rois français au cours des XII, XIII et XIVe siècles dans la mesure où le roi français va tenir une position tout à fait exceptionnelle vis-à-vis du pape et de l'empereur. Le pape justement. Il s'agira également de s'intéresser au pape en tant que représentant physique, « agent exécutif » du pouvoir spirituel. Enfin, l'Empereur. [...]
[...] Là réside tout l'intérêt du sujet, d'un point de vue juridique : les légistes royaux français vont se servir du droit romain, retourner les règles féodo-vassaliques, déjouer les prétentions du pape, etc. Ce rapport triangulaire s'articule par rapport au roi, français. D'ailleurs, le sujet lui-même met en avant le roi. C'est pourquoi il s'agira de traiter dans un premier temps de la résistance de la royauté française à la papauté puis de la résistance de cette même royauté à l'Empire germanique (II). I. La résistance de la royauté française face à la papauté La papauté et le Saint Empire représentent un danger pour la royauté française. [...]
[...] Les rois français ne prennent pas peur. Par exemple, Philippe Auguste (XIIIe siècle) n'interdit pas l'enseignement du droit romain à Paris (c'est le pape qui l'interdit pour protéger l'enseignement de la théologie à la Sorbonne). Au contraire, il se sert du droit romain pour apparenter le roi à l'empereur : on estime que le roi peut être appelé empereur dans son royaume et qu'il a tout pouvoir pour faire des lois (tout comme l'empereur germanique). De plus, il faut se rappeler l'adage suivant lequel « le roi ne doit tenir de personne » (personne ne lui est supérieur si ce n'est lui- même ou Dieu). [...]
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