Les ressorts de l'action collective

Extraits

[...] Ces nouveaux moyens de transcription de l'action collective s'appuient cependant plus volontiers sur des actions symboliques et médiatiques par exemple l'activisme de Greenpeace et le parrainage républicain. L'essor de nouveaux lieux de contestation comme l'Internet et les réseaux sociaux ont aidé à ce développement. Ainsi donc, les ressorts de l'action collective, ses raisons et moyens, sont multiples. Les modalités de sa transcription et de son expression ont évolué cependant, montrant une fois de plus combien il pouvait exister de tension entre l'idéal démocratique de l'expression de l'individu et le modèle libéral de représentation. [...]

[...] Plus cet écart est important et est constaté par tous, plus les conflits surgiront. Les individus auront alors tendance à se mobiliser en vue d'un changement social et politique au travers de l'action collective. Celle-ci est justement la mobilisation d'un groupe en vue de la défense d'une cause commune, à l'enjeu clairement défini, à l'aide de moyens violents ou non (négociation, grève, propagande). Une fois mise en marche, et sous l'impulsion d'une réelle volonté, elle peut découler sur un mouvement social d'envergure et ainsi conduire au changement. [...]

[...] Logique individuelle Un mouvement social procède également de logique individuelle. L'économiste américain Albert Hirshman, dans son ouvrage Défection, Prise de parole et Loyauté (1970), étudie ainsi l'éventail des postures qu'un individu peut adopter face à une situation problématique, pouvant entraîner protestation et mobilisation. L'action collective n'est en effet pas systématique, car c'est bien de l'engagement de l'individu qu'elle débute toujours. Ainsi, selon lui, l'individu peut suivre trois voies différentes dans le cas d'un mécontentement. Il peut tout d'abord choisir la défection (exit) qui peut être considérée comme une action protestataire silencieuse. [...]

[...] Les adhérents se sont donc sentis de moins en moins en rapport avec leur syndicat, devenu coupé de sa base. C'est une traduction des tensions qu'il peut donc exister entre démocratie et représentation. L'adhésion syndicale a ainsi chuté entraînant l'apparition de conflits non encadrés par les syndicats. Ils ont alors été remplacés en partie par des coordinations, regroupant les représentants élus des grévistes et contestataires au sein de l'entreprise par exemple. On assiste ainsi aujourd'hui à une crise généralisée de la représentation tant et si bien, que soit apparu ce que le sociologue français Alain Touraine a appelé les nouveaux mouvements sociaux car procédant d'une nouvelle logique de mise en place de l'action collective. [...]

[...] Cette structure est influencée à la fois par le degré de segmentation de la société (dimension verticale des rapports de pouvoir), et par son degré de solidarité (dimension horizontale). Une société fortement segmentée, mais où le degré de solidarité au sein des groupes sociaux est important sera ainsi plus encline à se mobiliser. B. Causes subjectives déterminant l'action collective. L'action collective peut également provenir de causes plus subjectives comme le ressenti des individus quant à leur situation dans la société. Ainsi, dans la même optique économique que précédemment, Marx dénonce également l'absence d'égalité de fait au sein des sociétés libérales. [...]