"Le peuple athénien a toujours ressemblé à un navire anarchique" écrit Polybe dans ses Histoires, livre IV (220-216 avant JC). C'est dire que l'historien, au lendemain de la chute de l'Empire d'Alexandre le Grand (323 avant JC) voit son idéal d'organisation politique et militaire contesté par les guerres et les batailles civiles et non plus par l'influence, le respect et le pouvoir de contrainte qu'inspirait l'Empire grec (macédonien en réalité) d'antan. Pour Polybe, la flotte grecque s'est égarée et est devenue le jouet d'une mer de tumultes : sans harmonie ni cohérence, sans ambitions ni conquêtes, elle n'est plus à même de dominer le monde ni même de se gouverner (...)
[...] Pour ce qui est des préparatifs, et de la conduite des guerres, leur puissance est presque absolue. La première des attributions du Sénat, est l'administration des revenus publics. Il préside également aux recettes et aux dépenses. S'il faut envoyer une ambassade pour apaiser une querelle, pour demander ou commander quelque chose, pour recevoir quelque soumission, pour déclarer la guerre, le Sénat doit seul s'en occuper. Il est aussi chargé, quand des ambassadeurs étrangers viennent à Rome, de décider comment il faut agir avec eux, et quelle réponse il convient de leur faire. [...]
[...] - Les décisions du consul sont légitimées (avalisées) par le peuple qui agrée ou rejette les traités de paix. D'ailleurs ce sont les citoyens qui nomment les consuls, ces derniers ne doivent pas aller à l'encontre des opinions populaires au risque de leur rendre des comptes en fin de mandat. Idem pour le Sénat, qui ne peut "juger les grands procès ni punir les crimes qui intéressent l'Etat [ . ] si [le peuple] n'a pas confirmé le décret qui lui est proposé." Le peuple peut adopter des projets de loi visant à réduire les privilèges des sénateurs. [...]
[...] Il a pour tâche de juger "tous les crimes commis en Italie" (trahison, meurtre, conjuration) et est une sorte de ministre des affaires étrangères en ce qu'il envoie et reçoit des "ambassades." - Le peuple "distribue à son gré les honneurs et les châtiments", en cela, il lui appartient de déterminer ce qui relève du mérite ou de l'indignité au sein de la République. Il décide de la bonne gestion des affaires publiques et "exerce souvent une juridiction en matière d'argent" ie qu'il juge les "causes capitales" (selon coutume: condamnation individuelle ie exil) et intervient en appel lorsque les amendes encourues sont importantes. Le peuple désigne les citoyens les plus "dignes" pour exercer les magistratures (consuls). Il se prononce sur les projets de loi et est libre de "décréter la guerre ou la paix" et de décider des "alliances" potentielles. [...]
[...] C'est pour cette raison qu'il est "impossible de trouver une forme de gouvernement meilleure." Après Hérodote, historien et auteur d'une oeuvre qui présente les mérites et les défauts respectifs de la tyrannie et de l'oligarchie (pouvoir exercé par une minorité), Platon a défini le régime idéal comme la sophocratie ie que le pouvoir devait être détenu par un sage dans l'intérêt commun. À travers sa Politique, Aristote a distingué trois systèmes politiques: la royauté (le gouvernement d'un seul ie tyrannie), l'aristocratie (le gouvernement d'une élite ie oligarchie) et la république (le gouvernement du plus grand nombre ie démagogie). Ainsi, on se doute que c'est inspiré de la grille d'analyse aristotélicienne et de ses observations des institutions romaines que Polybe a édifié sa théorie de la meilleure forme de gouvernement politique. [...]
[...] Les pouvoirs ont beau être multiples, ils n'en demeurent pas moins divisés au sein l'administration romaine afin de légitimer leur emploi et pour donner lieu à une politique cohérente La stricte répartition des pouvoirs au sein de l'administration. - Toutes les activités concourent "si bien à l'administration" de l'Etat, qu'elles sont exercées, organisées et réglées sous la direction des "trois formes" de façon "si égale et si exacte" que personne ne peut dire si la constitution est aristocratique, monarchique ou démocratique. [...]
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