Fidèle à la doctrine des Pères de l'Eglise et aux leçons de la théologie médiévale, le concile de Vatican II présente l'Eglise comme une communauté de foi et une communauté d'hommes. Or toute société a besoin d'un ordre qui fixe la place et le rôle de chacun, organise le gouvernement, détermine les modes de gestion des biens. Pour assurer cet ordre, des règles sont édictées et des juridictions font respecter l'observation. En tant que société, l'Eglise ne peut échapper à ces exigences.
Dès ses premiers temps, elle eut un droit, réduit à peu de chose, car la communauté chrétienne était alors des plus modestes. Ce droit se développa avec la croissance de cette communauté. De quelques prescriptions on en vint à un ensemble imposant de règles, répondant aux besoins de plus en plus complexes d'une vaste société. Et parce que en grec "règle" se disait "kanon", les premières règles du droit de l'Eglise furent désignées du terme de « canons ». Ce mot est encore en usage dans l'Eglise catholique. Son droit est qualifié de droit canonique.
Ainsi le droit canonique concerne la société ecclésiastique. Il fixe les droits et les obligations des fidèles, l'organisation du gouvernement, celle de la justice, le statut des biens.
Nous nous situons face à un problème qui se veut « cyclique » c'est-à-dire que l'Eglise a pris appui sur l'Empire romain pour asseoir son autorité avant que le pouvoir royal fasse de même et enfin que ce dernier prenne le pas sur la papauté. La construction du droit qu'il soit canonique ou séculier met alors en évidence un parallèle avec la construction du pouvoir étatique.
C'est pour cela que nous nous posons la question de savoir comment les raisons du succès du droit canonique ont montré leurs limites en allant jusqu'à causer sa perte?
Nous analyserons alors dans un premier temps la conjugaison du spirituel et du temporel (I), puis dans un second temps nous étudierons l'affirmation du pouvoir temporel sur le spirituel (II).
[...] L'appel à la tradition juridique romaine dans l'élaboration du droit de l'Eglise se manifeste dans trois principaux domaines : la terminologie, la technique et les institutions. Concernant les emprunts terminologiques, ils sont nombreux. On retrouve la potestas et l'auctoritas pour désigner le pouvoir des évêques et du pape, mais aussi ordo qui désignant la classe sociale de Rome (ordre sénatorial et équestre) va désigner les groupes de clercs, de veuves . et enfin decreta, edicta, constitutio pour désigner les actes législatifs de la papauté. [...]
[...] De quelques prescriptions on en vint à un ensemble imposant de règles, répondant aux besoins de plus en plus complexes d'une vaste société. Et parce que en grec règle se disait kanon, les premières règles du droit de l'Eglise furent désignées du terme de canons Ce mot est encore en usage dans l'Eglise catholique. Son droit est qualifié de droit canonique. Ainsi le droit canonique concerne la société ecclésiastique. Il fixe les droits et les obligations des fidèles, l'organisation du gouvernement, celle de la justice, le statut des biens. [...]
[...] Ce principe a été affirmé au XVIe siècle, à l'occasion du concile de Trente. Ce concile, réuni entre 1545 et 1563, a opéré la réforme catholique que nous pouvons traduire par la réforme de l'Eglise par elle-même, en réponse aux réformés proprement dits, luthériens et calvinistes. Mais en France, depuis François Ier, le gallicanisme avait pris une vigueur nouvelle à la faveur de la réforme protestante. Les réformés poussaient le roi à rompre avec Rome et à se proclamer chef d'une Eglise gallicane indépendante. [...]
[...] Ainsi, si les rois n'entendent pas se soumettre à l'autorité de l'Eglise dès le Moyen Age, c'est parce qu'il existe un royaume de France distinct et politiquement indépendant des grandes puissances universelles du temps. Cette première condition a permis à un droit français de se distinguer. Les docteurs de Bologne avaient appliqué à l'empereur de leur temps, celui du Saint Empire, la qualité de dominus mundi que les textes du Bas Empire reconnaissaient à l'empereur romain. Pour eux, d'une époque à l'autre, c'était le même empereur. [...]
[...] De cette manière, toutes les conditions étaient réunies pour remettre en ordre le droit de l'Eglise. Elle eut lieu en 1140-1150 à Bologne avec le Décret de Gratien. Cette œuvre collective réalisée en plusieurs étapes, sous la direction de Gratien, s'intitule en réalité Concordance des canons discordants C'est la collection la plus importante de l'histoire du droit canonique. Le but de cette œuvre est de résoudre les contradictions entre des canons vieux d'un millénaire pour certains, pour en faire un ensemble cohérent. [...]
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