« La loi est la raison humaine en tant qu'elle gouverne tous les peuples de la terre, et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s'applique cette raison humaine. »
Cette citation extraite de L'esprit des Lois, montre la conception de Montesquieu (1658-1755) et le rapport qu'il établit entre raison et loi. La loi doit émaner de la raison pour être valide mais cette raison, primordiale, n'établit pas des lois universelles. Son travail repose sur la notion de loi, sur l'origine des lois mais aussi l'universel des lois.
Montesquieu adopte une démarche originale et nouvelle ne prenant en compte diverses données propres à chaque peuple : climat, richesse, commerce, mœurs, coutumes etc. Il faut des lois « relatives au physique du pays ». Ces lois servent alors à former ou maintenir un gouvernement selon la nature du gouvernement.
Montesquieu a une approche également scientifique en faisant des sciences sociales mais aussi se concentre sur l'histoire (par l'histoire il veut en effet pouvoir avoir une démarche empirique et d'observation.) Il s'appuie également sur les sciences expérimentales et les philosophies du droit naturel. Finalement au terme de ses ouvrages il érige une véritable philosophie de la loi.
[...] De surcroît, la loi naturelle étant le fruit de la raison humaine, le couple raison et nature devient le duo indéniablement lié chez Montesquieu. La raison comme postulat de base à la loi La loi est cependant indéfectiblement liée à la raison en tant que la loi est la raison humaine et que les lois politiques et civiles découle de cette loi universelle et donc de facto de la raison. Les lois sont des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses[11]. [...]
[...] Afin d'éviter le risque de déviance en Etat despotique, Montesquieu préconise la nécessité d'un pouvoir intermédiaire que constituerait la noblesse. De plus, Montesquieu ajoute que la présence d'un Parlement est nécessaire dans le rôle de dépôt, d'application et s'il le faut de rappel des lois. - le gouvernement despotique : il n'y a pas de vertu ni de lois dans ce gouvernement. Les hommes sont tous égaux mais tous esclave puisqu'il s'agit d'un gouvernement reposant sur la crainte. De l'excellence du gouvernement monarchique. Cet intitulé montre la prééminence que Montesquieu confère à la monarchie. [...]
[...] Le lien entre modération et séparation des pouvoirs est prééminent : si l'Etat ne veut pas plonger dans un état despotique il se doit à la fois d'être modéré et pour y parvenir, il doit limiter la possibilité pour un seul Homme de concentrer tous les pouvoirs. Cette théorie est cependant à nuancer de la théorie de la séparation des pouvoirs (qui appartient finalement plus à Locke), puisque Montesquieu s'attache uniquement à montrer leur limitation réciproque. Si pendant longtemps, l'interprétation stricte de L'esprit des lois permettait de conclure à une effective séparation des pouvoirs une lecture plus minutieuse permet de déceler certaines nuances. Tout d'abord Montesquieu mêle le concept de puissance et de pouvoir sans les distinguer clairement. [...]
[...] Sa conception d'un gouvernement monarchique prééminent avec un corps intermédiaire a longtemps servi de prétexte à la noblesse pour asseoir son pouvoir. S'il préconise un corps intermédiaire c'est pour que le pouvoir arrête le pouvoir et afin d'éviter la tentation au souverain du despotisme. La critique faite est que cela serait une forme de défense de l'ordre ancien, avec un point d'appui aristocratique fort. Cette conception semble largement utopique puisque laisse en marge une couche de la population et va en l'encontre même de ses principes d'égalité[29]. Cette interprétation a été longtemps utilisée par la noblesse. [...]
[...] De plus Montesquieu considère que la loi positive a tendance à bafouer l'égalité. Les mœurs et les manières sont des usages que les lois n'ont point établis ou n'ont pas pu ou n'ont pas voulu établir[10]. Ce n'est pas aux mœurs et coutumes de s'adapter aux lois positives mais l'inverse. Cependant ce primat ne se comprend pas dans le sens d'une subordination de la loi positive et la naturelle mais dans l'ordre de découlement et d'adaptation de l'une à l'autre. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture