Ulpien, loi Salique, Clovis, saliens, Francs, IVe siècle, VIe siècle, loi, accord, héritage romain, paix, politique, Wisigoths, Olivier Guillot, paix chrétienne, discipline militaire romaine, dynastie royale, Capétiens, préambule du code, Gaule mérovingienne, égalitaire, bien commun, code pénal
Ulpien, homme politique et juriste romain du début du troisième siècle, affirmait "(qu') un pacte est justement un accord conclu entre deux ou plusieurs personnes afin de ramener entre elles la paix". Telle est la finalité de la création de la loi salique. Assurément, dans le haut Moyen Âge, cette dernière loi correspond au code élaboré, selon les historiens, entre le début du IVe et VIe siècle pour le peuple des Francs dits "saliens", dont Clovis fut le premier roi.
[...] L'illustration de cet accord peut être envisagée à la première ligne du texte : « Il a plu aux francs et il a été convenu entre eux et leur chef que, pour favoriser au sein du peuple le maintint de la paix, il fallait couper court à l'enchaînement sans fin des bagarres ». De plus, l'idée même d'établir une loi écrite est inspirée par les traditions romaines, qui soulevaient déjà la question de l'état et de l‘appropriation du pouvoir. La loi Salique s'inspire également directement du bréviaire d'Alaric, recueil de droit romain, instar dans le royaume wisigoth et lui-même inspiré par le code de Théodose. [...]
[...] La coexistence, sur ce même territoire, de populations aussi diverses par leur genre de vie, leur mentalité et leurs coutumes devait, inévitablement, avoir une incidence sur la législation, chacune apportant ses traditions très différentes du droit romain. ». Par cette citation s'illustre la situation complexe qui suit l'effondrement de l'Empire romain d'Occident en 476. Cette complexité s'explique par la rencontre de deux traditions différentes : celle Romaine avec les GalloRomains et celle Germanique des barbares, peuples présents en Europe occidentale à partir du IVe siècle. Ainsi, l'une des aspirations premières de la loi salique est l'unification des coutumes franques. [...]
[...] Un second objectif, dans la continuité du premier, ambitionne de maintenir la paix et d'éviter les conflits, de sorte à bannir « l'enchaînement sans fin de bagarres ». Par ailleurs, le texte mentionne la phrase suivante :« Un homme libre, Franc ou autre barbare, ou tout homme libre vivant sous la loi salique ». La formule citée fait référence au système dit de personnalité des lois. En effet, dans les royaumes barbares qui succèdent à l'Empire romain, coexistent sur un même territoire des peuples avec des traditions juridiques distinctes. [...]
[...] Ainsi, les dispositions du pacte de la loi salique paraissent correspondre à une société relativement égalitaire, où le roi joue un rôle secondaire d'arbitre et où chaque citoyen est en mesure de comprendre le système normatif instauré par le pouvoir en place. Ainsi, nous venons d'exposer les différentes aspirations de Clovis dans l'écriture de la loi Salique, notamment l'unification des peuples de Gaule et promouvoir un code égalitaire et compris de tous. Il conviendrait d'étudier à présent la seconde partie du texte : la succession des compositions pécuniaires, héritage de l'empire romain, pour garantir le bien commun. [...]
[...] En une série de titres, la loi salique décrit de fait toute sorte d'infractions dont l'atteinte aux biens et aux personnes et fixe l'indemnisation correspondante. La composition centrale est celle qui concerne l'homicide, appelé le wergeld, ou « prix de l'homme ». Le prix d'un « homme libre, franc ou autre barbare [ ] est de 200 sous », celui d'un Romain 100 sous ou un proche du roi : denier. Le tarif des blessures varie également de la même façon, en fonction de leur gravité apparente. [...]
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