séparation des pouvoirs, constitution de 1958, quinquennat, Jacques Chirac, séparation souple, stabilisation de la vie politique française, pouvoir politique
La Cinquième République est un régime en constante évolution. Déjà, dès 1962, le général De Gaulle, pourtant père de cette jeune république d'alors, avait déjà recours au référendum pour la réinventer. L'intention du constituant de 1958 n'était pas de créer une constitution figée, mais de garantir un régime qui puisse durer. Or, ce n'est qu'en s'adaptant à son peuple et à son temps qu'une constitution ne peut être légitime et ainsi s'imposer dans le temps, comme le disait Solon, repris lui-même par De Gaulle, dans son discours prononcé à Bayeux le 16 juin 1946. L'évolution de la Constitution du 4 octobre 1958 est donc particulièrement intense, avec pas moins de 24 révisions depuis son entrée en vigueur, et de nombreux grands moments d'évolution. Il serait en effet possible de citer les différents référendums, comme celui de 1962, de 1969, ou encore la révision de 2008, comme faisant partie de ces évolutions nécessaires et rendues possibles par l'article 89 de la Constitution - ou parfois, détourné, par l'article 11. En effet, même sous la présidence De Gaulle, la République n'est pas figée sur un texte, elle sera évolutive.
[...] En effet ce dernier est nécessairement soutenu par une assemblée aux ordres du président. Ce que Montesquieu défendez combien de temps à simple pouvoir d'empêcher, devient un pouvoir de statuer, qui ne dit pas son nom. L'usage de la motion de censure était déjà particulièrement compliqué et risqué. Avec un président aussi impliqué à l'Assemblée nationale, il n'est plus risqué mais presque anarchique. L'usage du 2e alinéa de l'article 49 de la Constitution relève presque du suicide politique. La distorsion de la séparation initiale des pouvoirs est telle qu'il n'est plus réellement possible de distinguer l'exécutif du législatif. [...]
[...] En effet, la continuité de l'État était avant garantie par le roi. En 1875, elle est non plus garantie par un roi ou par un empereur, mais par un président. Mais ce président, Mac Mahon, est un monarchiste, qui n'attend que le retour d'un roi. Le septennat est choisi avec cette vocation : garantir la continuité de l'État en attendant le retour d'un roi, qui ne viendra jamais. Pendant toute la durée de la Troisième République et sous la Quatrième République, le septennat sera aussi de mise. [...]
[...] En effet, l'élection du Président de la République et celle des députés était, avant, totalement indépendante. Aujourd'hui, elles ne le sont plus. On parle même parfois de troisième tour des élections présidentielles pour désigner les élections législatives. En ce sens, il est indéniable que le passage au quinquennat a totalement dénaturé la Cinquième République. B. La longévité des présidents français, une caractéristique critiquée Depuis 1875, les présidents de la République s'enchainent, mais lentement. Très lentement. A tel point que les français ne les connaissent plus. [...]
[...] C'est donc l'ensemble des équilibres voulu par les constituants de 1958 qui sont remis en cause. Enfin, le raccourcissement du mandat présidentiel français pose un dernier problème d'évidence. En effet, la conjonction de toutes ces élections et la cadence très importante du calendrier électoral français rend le mandat du président français beaucoup trop court. Ce dernier n'a pas le temps d'exercer sa politique avant de devoir se poser les questions entourant sa réélection où l'élection d'un confrère du même parti. [...]
[...] Pour citer cette fois Yves Mény, l'intention nationale a décidemment bien du mal à surmonter le traumatisme du monarque guillotiné , et les choses vraies que par essence, les Français aspirent à un chef de l'État puissant. Les chefs de l'état et aujourd'hui en passe de s'installer tacitement et par la pratique. Il serait même possible de considérer l'évolution actuelle, induite par le passage au quinquennat, comme étant une évolution majeure similaire à celle de la Constitution Grévy, mais dans un sens opposé. [...]
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