Robert-Joseph POTHIER est l'un des plus célèbres jurisconsultes français (personne versée dans la science du droit et donnant des consultations juridiques) des temps modernes. Il naît le 9 janvier 1699 à Orléans, il y décède le 2 mars 1772. Elève au collège des Jésuites (membre de la compagnie de Jésus), POTHIER caressa d'abord l'idée d'entrer dans le Clergé.
Puis il finit par se laisser tenter par la magistrature sans doute sous l'influence de sa mère et son admiration pour son père qu'il perdit alors qu'il n'avait que 5 ans et qui était conseiller au Présidial de la ville d'Orléans (le présidial est un tribunal de justice de l'ancien régime créé au XVI siècle).
Après avoir entrepris des études de droit à l'université d'Orléans, il obtient en 1718 sa licence. En 1720, à l'âge de 21 ans, ce jeune homme prometteur et de grande probité (droiture) est nommé au Présidial d'Orléans, fonction qu'avait donc occupé son père.
Il mène une double carrière de magistrat et de professeur, mêlant la théorie à la pratique. POTHIER est un grand travailleur, de mœurs austères, qui ne s'accorde aucune distraction et ne reçoit aucune visite.
[...] La victoire conciliatrice de POTHIER apparaît cependant en ce qui concerne les choses où certes il reprend la division de Gaius en choses corporelles et incorporelles mais il modernise l'antique division en admettant les Jura au sens de droits subjectifs (droit de la personne) qui se décomposent en droits réels (jura in re) et droits personnels (jura ad rem), notions apparues en 1760. Mais la principale nouveauté de son rationalisme apparaît avec le rôle qu'il attribut à la définition. Celle-ci doit être claire et précise puisqu'elle est règle de droit. Il introduit la rigueur dans le monde du droit jusque-là compliqué et flou. C'est en effet à partir de ses définitions que peut se développer la thèse juridique, l'exposé logique des matières du droit dont le traité des obligations de 1761 en est l'exemple parfait. [...]
[...] Ce faisant, il a tout éclairé, tout rendu plus clair et rigoureux dans le monde du droit qui était jusque-là épars, obscur, compliqué et flou. Aussi, on peut dire de POTHIER qu'il n'invente rien, mais découvre tout Outre sa contribution directe à l'établissement du Code civil POTHIER inspira également les juristes américains du XVIII siècle et il et à ce titre le seul français statufié au capitole de Washington. C'est pourquoi il s'est dressé comme un géant à l'aube de l'histoire du droit moderne. [...]
[...] L'ouvrage le plus important fut le Traité des obligations paru en 1761 puis en 1764, dans lequel il développa une théorie du droit civil fondé sur le droit moral ; se fondant sur la charité chrétienne, il s'oppose à l'usage de la torture et se déclare hostile à l'usage de la question mode d'interrogatoire courant qui consistait en l'usage de diverses tortures d'intensité graduelle, car dit-il La torture interroge et la douleur répond Il regardait la question comme un moyen aussi cruel et aussi inhumain que peu propre à découvrir la vérité. - en 1762 parurent le Traité du contrat de vente et le traité des Retraits servant d'appendice au traité du contrat de vente. - en 1771 parut le Traité du contrat de mariage - et en 1781 le Traité sur différentes matières du droit civil Dans chacune de ces matières, il donne un exposé complet où il compare les coutumes les unes par rapport aux autres. [...]
[...] Il s'agit simplement de la commenter avec méthode, de la mettre en ordre.- le droit plus purement romaniste représenté par Domat qui à travers son ouvrage les lois civiles dans leur ordre naturel distingue les lois générales (communes à tout le genre humain) et les lois abstraites. Pour Domat, la référence à la raison, au droit naturel est inséparable de la référence au droit romain. Il considère le droit romain comme la raison écrite Cependant, le droit romain n'est pas parfaitement ordonné. Pour Domat qui veut constituer un droit d'inspiration chrétienne, les imperfections du droit romain proviennent du fait que les Romains n'avaient point les lumières de la révélation. [...]
[...] À la différence de DOMAT (1625-1696, jurisconsulte qui est l'auteur des lois civiles dans leur ordre naturel qui a bouleversé tout le plan du digeste, POTHIER respecte l'ordre des livres et des titres établi par Justinien : il ne transporte pas les lois en dehors des titres auxquels elles appartiennent. Mais dans chaque partie, il s'est attaché à faire un classement méthodique de manière à présenter une composition suivie et complète de la matière. Il est comme DOMAT à la recherche de l'ordre naturel ; il veut trouver les raisons de régler les rapports humains. [...]
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