« Sitôt que les hommes sont en société, ils perdent le sentiment de leur faiblesse ; l'égalité qui est entre eux cesse, ou l'état de guerre commence ». Pour Montesquieu dans L'esprit des lois, les Hommes à l'état de nature sont égaux les uns par rapport aux autres et ce n'est qu'à partir du moment où ils se rassemblent, formant une société, que cette égalité est rompue. La fin de cette égalité originelle est inévitable, car tous les Hommes vont rechercher le pouvoir pour dominer les autres. On peut alors considérer que la création de la société fait disparaitre fatalement et irrémédiablement une possible égalité entre les Hommes. Cependant, le désir d'égalité des Hommes persiste malgré leur volonté, tout aussi pressante, d'acquérir du pouvoir donc de renier l‘égalité. Les Hommes en société sont donc mus par des désirs contradictoires a priori inconciliables. Cependant, cela ne veut pas dire que l'égalité entre les Hommes ne peut pas être rétablie. En effet, pour certains philosophes comme Gustave Le Bon, l'égalité n'est pas recherchée par tous les Hommes mais seulement par les inférieurs c'est-à-dire ceux qui sont en situation de subordination, ils n‘ont donc pas de désirs contradictoires qui les paralysent. Et c'est à partir du moment où ceux-ci comprennent qu'une situation d'égalité peut concrètement se réaliser que l'égalité entre les Hommes pourra être mise en place. Cette situation s'est vérifiée en 1789 lors de la Révolution française durant laquelle les révolutionnaires étaient pour l'immense majorité des personnes défavorisées sans aucun privilège sous les ordres et au service de la noblesse et du clergé. Les révolutionnaires demandent alors la mise en place d'une égalité effective entre les Hommes et l'abolition des privilèges. En somme, ils demandent la mise en place d'une démocratie.
[...] On peut alors considérer que la création de la société fait disparaitre fatalement et irrémédiablement une possible égalité entre les Hommes. Cependant, le désir d'égalité des Hommes persiste malgré leur volonté, tout aussi pressante, d'acquérir du pouvoir donc de renier l‘égalité. Les Hommes en société sont donc mus par des désirs contradictoires a priori inconciliables. Cependant, cela ne veut pas dire que l'égalité entre les Hommes ne peut pas être rétablie. En effet, pour certains philosophes comme Gustave Le Bon, l'égalité n'est pas recherchée par tous les Hommes, mais seulement par les inférieurs c'est-à-dire ceux qui sont en situation de subordination, ils n‘ont donc pas de désirs contradictoires qui les paralysent. [...]
[...] Le principe d'égalité s'étant considérablement enrichi, il était nécessaire de mettre en place un contrôle de son respect en ce sens que les enrichissements qui lui ont été apportés auraient été inutiles s‘ils n‘étaient pas effectivement respectés. En 1789, la Déclaration sonne comme une déclaration de principes plus philosophiques que juridiques qui semblent se traduire difficilement dans le droit. Néanmoins, jusqu'en 1958, ce contrôle résultait essentiellement du juge administratif, mais la Constitution de 1958 ayant mis en place le Conseil Constitutionnel, aujourd'hui le principe d'égalité est un principe constitutionnellement protégé. [...]
[...] Le Conseil d'Etat a donc élargi le principe d'égalité à bien des domaines et lui a conféré le premier une valeur normative. Il a ainsi ouvert la voie à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel. Depuis 1971 et notamment depuis la décision du 16 juillet, Liberté d'association, le Conseil Constitutionnel possède une marge de manœuvre importante en matière de contrôle de constitutionnalité des lois. Le principe d'égalité étant consacré par de nombreux textes constitutionnels, le Conseil a eu très souvent l'occasion de se prononcer à la fois sur sa valeur juridique, mais aussi sur son étendue. [...]
[...] Le Conseil d'Etat fait donc du principe d'égalité une norme qui s'impose à l'administration lorsqu'elle agit même en l'absence de toute référence textuelle. Le Conseil d'Etat n'a pas seulement protégé le principe d'égalité, il l'a lui-même enrichi en en faisant une application plutôt extensive. Il a consacré le principe de l'égalité de traitement des fonctionnaires dans un arrêt, Association amicale interministérielle des secrétaires d'administration, du 4 novembre 1969. Il a exigé l'égalité de traitement des usagers devant le service public dans l'arrêt Société auxiliaire française des pétroles du 26 octobre 1960. [...]
[...] Jacques Chirac soulignait d'ailleurs que La démocratie c'est l'égalité des droits, la République, c'est l'égalité des chances En France donc, ces revendications se sont traduites par un interventionnisme accru de l'Etat en la matière notamment sur le plan législatif. Ainsi, les normes en matière d'interdiction et de répression des discriminations se sont multipliées à la fois en droit pénal, mais également en droit social. Par exemple, la loi du 1er juillet 1972 a renforcé le dispositif répressif des discriminations raciales. [...]
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