Le terme dignité vient du latin « dignitas » et a deux sens principaux : d'un côté il désigne une fonction ou charge qui donne à quelqu'un un rang éminent ; de l'autre, il désigne le respect, la considération, que mérite quelqu'un ou quelque chose.
En droit les deux sens se retrouvent : celui de la dignité des fonctions par exemple dans l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui énonce que « tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics ». Toutefois, le sens qui va nous intéresser ici est celui de dignité humaine, qui renvoie au respect qui doit être accordé à l'être humain.
[...] Du même coup, devant la Cour d'appel, les malades ont cette fois revendiqué que ces affiches mettaient clairement en évidence leur exclusion de l'humanité. Et la cour d'appel de Paris considéra en effet qu'en agissant de la sorte, l'entreprise avait utilisé une symbolique de stigmatisation dégradante pour la dignité des personnes atteintes de manière implacable en leur chair et en leur être, de nature à provoquer à leur détriment un phénomène de rejet ou de l'accentuer. Puis elle précise, pour reconnaître concrètement que la dignité pouvait faire l'objet d'une revendication individuelle : Considérant qu'en imposant à chacun des intimés personnes physiques, en particulier, une représentation de leur état de personnes séropositives, dégradante pour leur dignité, les appelantes leur ont occasionné un préjudice moral individuel qui sera exactement réparé par l'allocation à chacun d'eux Ainsi, la Cour fait primer le principe de dignité sur la liberté d'expression de la société : en ce sens, elle considère le respect de la dignité humaine comme un principe matriciel, surpassant d'autres droits. [...]
[...] De façon plus générale, l'auteur conduit donc à s'interroger sur la façon dont le droit fondamental de la dignité de la personne humaine, au terme de sa longue maturation juridique a réussi à concilier la garantie d'une valeur éthique et sa concrétisation dans des situations effectives. Il s'agira de voir, à travers l'étude de la découverte et de la consécration du principe de dignité de la personne humaine, que si celui-ci a d'abord été vu comme un principe général à portée absolue la nécessité de l'intégrer dans l'ordre juridique et de le reconnaître comme droit fondamental a progressivement vu le jour, le respect de ce principe supposant nécessairement que l'on puisse reconnaître à chacun le droit de la défendre et d'exiger sa protection (II). [...]
[...] Le principe de dignité de la personne humaine Dans son article La dignité de la personne humaine en droit international (dans La dignité de la personne humaine Economica 1999), Madjid Benchikh explique que Le respect de la dignité de la personne dépendra [ ] des rapports de force au sein de la société et notamment du niveau des pratiques démocratiques et du respect des droits de l'homme. Mais il dépendra aussi des protections établies par les conventions internationales et de l'appréciation du juge De la même façon, Marie- Luce Pavia, dans ce texte portant sur la dignité de la personne humaine, insiste sur le fait que cette dernière est fortement dépendante des évolutions de l'histoire, de la société, sa reconnaissance par le droit et l'interprétation effectuée par le juge lui permettant de s'ancrer dans ce contexte, de s'« historiciser Le terme dignité vient du latin dignitas et a deux sens principaux : d'un côté il désigne une fonction ou charge qui donne à quelqu'un un rang éminent ; de l'autre, il désigne le respect, la considération, que mérite quelqu'un ou quelque chose. [...]
[...] Par ailleurs, les droits de l'homme ont reçu en socle, à côté du fondement de la liberté, celui de la propriété, et les deux notions ne seront plus séparées pendant des siècles, la propriété vue comme l'exercice premier de la liberté : les révolutionnaires font de la propriété le fondement de la liberté. Et la dignité, en plus d'être associée à la liberté, se trouve associée à celle de propriété. Mais il est arrivé un moment où les droits de l'homme centrés sur l'individu, sa liberté, sa vie privée et son autonomie se sont avérés insuffisants, ce qui a marqué l'apparition du concept de dignité. [...]
[...] Ceci étant, ce n'est pas durant les procès de Nuremberg que l'expression de respect de la dignité humaine est apparue. Par contre, toute une série de texte va voir le jour, faisant tous référence de façon très explicite au principe de dignité humaine : ainsi par exemple la Charte des Nations unies du 26 juin 1945 énonce dans son préambule : Nous, peuples des Nations Unies, résolus à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, et dans la valeur de la dignité humaine Prenant modèle sur la création du TPI à la suite des crimes nazis, vont être créées dans des cas similaires de crimes contre l'humanité des instances spéciales : c'est le cas du tribunal pénal international pour le Rwanda créé par la résolution du 8 novembre 1994 et du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie par la résolution du 25 mai 1993. [...]
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