Le monarque en Europe occidentale, au Moyen-Age, est limité par le pouvoir spirituel, concurrencé par les autorités des cités, des seigneurs et de l'empire, et fortement menacé par les prétentions d'élargissement des royaumes voisins. Le monarque n'est nullement la seule force légitime sur son territoire ni le seul objet d'allégeance de ses sujets : il n'est donc pas pleinement souverain sur son territoire. A partir de cette situation politique, les philosophes vont émettre des idées politiques sur la répartition des pouvoirs, le pouvoir propre du monarque, la sphère d'influence qu'il devrait avoir, confortant ensuite les monarques dans leur recherche de puissance souveraine. Au tournant du 14e siècle, moment où commence à se construire une théorie politique et une conception moderne de l'État, entreprise achevée pendant l'Ancien Régime, quels sont les interactions entre la théorie du philosophe politique et la pratique politique du monarque ? En quoi ces rapports permettent de construire peu à peu une conception moderne de l'État en Europe occidentale ? (...)
[...] Il théorise de plus l'idée de république aristocratique. Jean-Jacques Rousseau définie lui un républicanisme contractualiste. C'est le peuple et non une aristocratie qui gouverne. Celui-ci écrit dans Du Contrat Social , 1762(II,6), que la République est «tout État régi par des lois, sous quelque forme d'administration que ce puisse être : car alors seulement l'intérêt public gouverne. [ . ] Tout gouvernement légitime est républicain.» L'opposition à la figure du monarque absolu est donc évidente, ces deux philosophes affirment la nécessité d'un État de droit, de poursuivre un intérêt général, et s'opposent à un gouvernement qui recourt à la force et à l'arbitraire. [...]
[...] 3)Les lumières et les alternatives à la monarchie Parallèlement à l'expérience du despotisme éclairé, la République des lettres va concevoir des alternatives à la monarchie, notamment sous l'impulsion de Montesquieu et de Rousseau, en prenant toutefois des précautions pour ne pas être victime de la répression du monarque. Montesquieu est un précurseur des idées républicaines grâce à sa philosophie du droit. Ainsi, Montesquieu théorise la liberté, comme rendue possible par la loi. Cette idée empêche théoriquement un quelconque arbitraire typique de l'absolutisme. [...]
[...] Cependant, encore peu de philosophe politique osent utiliser ce concept, en parlant de République (Bodin) ou de Commonwealth (Hobbes), un siècle plus tard. Sous l'influence des monarchies en développement, dont le pouvoir allait vers un pouvoir impersonnel et puissant, les philosophes s'intéressent de plus en plus au concept d'État en tant que base du gouvernement, et de moins en moins aux pouvoirs propres du monarque. De ce fait, au début du XVIIe siècle les fondements modernes du concept d'État avaient été posés par les philosophes sous l'influence de la pratique politique. [...]
[...] Après le massacre de la saint Barthélémy et la théorie du droit de résistance des philosophes huguenots, Bodin a modifié cette idée pour affirmer, dans les Six livres de la république, que toute autorité souveraine doit être nécessairement absolue. Les philosophes auxquels il s'oppose conçoivent un souverain que l'on pourrait déposer. Ainsi, Théodore de Bèze, dans Du droit des magistrats (1574) considère que le roi n'est qu'un officier, alors que les magistrats sont pour partis souverains, ce qui leur donne le droit de résister aux ordres d'une autorité tyrannique. [...]
[...] II) Renaissance: émergence du concept d'État moderne comme base du gouvernement et application politique Première étape dans la réflexion sur l'État: Séparation de la science politique de la morale chrétienne La réflexion sur l'État naît de la distinction sphère politique, philosophie morale, après la traduction de La politique d'Aristote en latin par Moerboecke en 1520. Cette séparation invite à cerner les contours d'un pouvoir politique autonome, uniquement orienté vers le maintien de l'État. Les philosophes politiques étudient les chemins de la construction de la légitimité étatique et le pouvoir du monarque pour conserver «ses États». [...]
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