Dans un premier temps, les constituants inscrivent clairement les droits de l'homme dans le cadre des droits de la nature. Nous étudierons donc ce qui est dit dans ce texte fondateur sans toutefois oublier de le resituer dans son contexte historique, et verrons l'importance première accordée aux notions de liberté et de sécurité. Cependant, le fait même de faire de ces droits un texte transmute la notion de droit naturel en droit civil. Dans un sens, le texte lui-même limite les droits de l'homme dans le sens qu'il les énumère et qu'il leur donne des bornes. Aussi, nous verrons que l'instauration d'un gouvernement est nécessaire et que par-là même, les droits de l'homme deviennent droits du citoyen. Par le niais du texte des droits de l'homme, le droit naturel devient droit civil
[...] Transcription des droits naturels en droits civils Les droits de l'homme, s'ils viennent des droits naturels, n'en sont pas moins un texte couché sur le papier et rentre dans le domaine du droit positif. Le fait même qu'il y ait un besoin de transcrire ces règles qui devraient être naturelles pour tout homme doué de raison limite les droits de l'homme. Finalement, on peut dire que l'homme, en remettant sa liberté dans les mains d'une autorité supérieure est passé de l'état de nature à l'état civil. [...]
[...] De ce genre relèvent tous les droits intellectuels, ou droits de l'esprit, de même que tous les droits d'agir à titre individuel aux fins de son propre confort et bonheur, sans porter préjudice aux droits naturels d'autrui B2. La liberté comme vertu fondamentale de l'homme Rousseau considère qu'un droit comme la liberté est donné à la naissance, qu'il relève de l'essence de l'être humain et qu'il appartient par conséquent à tous les individus. Ainsi, en affirmant dans le premier chapitre du livre I du Contrat social (1762) que l'homme est né libre et il est partout dans les fers Rousseau entend par là que l'homme, à l'état de nature, ne connaît aucun lien de dépendance par rapport à ses semblables L'idée d'autorité d'un homme sur un autre n'est donc pas naturelle et Rousseau l'exprime par exemple en dénonçant la loi du plus fort dans le chapitre 3 du livre I du Contrat ou dans le chapitre 1 du livre IV sur l'esclavage, quand il affirme que renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme . [...]
[...] Aussi, il existe plusieurs déclarations des droits de l'homme, nous nous appuierons ici principalement sur celle de 1789. Dans cette étude, nous verrons aussi quels concepts peut recouvrer le mot Nature dans le cadre du droit naturel ou loi de la nature. Dans un premier temps, les constituants inscrivent clairement les droits de l'homme dans le cadre des droits de la nature. Nous étudierons donc ce qui est dit dans ce texte fondateur sans toutefois oublier de le resituer dans son contexte historique, et verrons l'importance première accordée aux notions de liberté et de sécurité. [...]
[...] Les droits de l'homme impliquent obligatoirement le respect des hommes entre eux A1. La liberté ne peut être illimitée Si la liberté apparaît comme un droit inaliénable et naturel de l'homme, celui-ci n'en demeure pas moins limité dans ses actions à la liberté des autres hommes. L'article 4 le stipule expressément : Ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits Cette notion de limite figure tout au long de la déclaration de 1789, ainsi l'article 10 évoque la répression du trouble à l'ordre public établi par la loi ; l'article 11 tout en consacrant la libre communication des pensées et des opinions comme l'un des droits les plus précieux de l'homme prévoit des sanctions à l'abus de [ ] liberté dans les cas déterminés par la loi ; et enfin dans l'article 17, un droit qualifié pourtant inviolable et sacré cède devant la loi, ou plus exactement devant la nécessité publique légalement constatée Rousseau, dans la lettre VIII écrite de la Montagne, traitait déjà de la notion de liberté dans ce sens : la liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la notre L'individu ne peut donc considérer que ses droits mais il doit aussi voir ses devoirs qui transparaissent dans les limites des droits de l'homme. [...]
[...] Dans cette vision, les hommes vont rentrer en conflit pour trois raisons : la rareté des biens sur Terre va les conduire à une certaine rivalité, l'égalité entre les hommes les force à la méfiance et à la nécessité de se protéger et enfin, le besoin d'être reconnus intellectuellement va amplifier les conflits entre les hommes dans une guerre de tous contre tous. Dans ce cadre, l'homme a un droit naturel à la sûreté pour assurer sa survie. Transition : Si la nature est le fondement des droits de l'homme, ceux-ci n'en ont pas moins une valeur de loi Les droits de l'homme comme passage de l'état de nature à l'état civil de l'homme 2A. [...]
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