La pensée de Beccaria

Extraits

[...] La lenteur des procédures ajoute au rejet qu'il fait de ce droit qu'il qualifie ‘'d'incohérent'' L'insuffisance caractérisée de ce droit arbitraire et inégalitaire, ponctué par la Révolution française refondant à sa base le droit pénal français a permis à Cesare Beccaria d'imposer sa doctrine dans notre système de droit pénal français. La profonde restructuration du Droit Pénal A travers son rejet du droit pénal de l'Ancien Régime, Beccaria souhaite réformer de fond en comble le droit pénal français. Pour se faire, il s'inspire de la séparation des pouvoirs issue De l'esprit des lois de Montesquieu pour limiter le rôle du juge. En effet, il affirme le nécessaire besoin de séparation du pouvoir judiciaire au pouvoir législatif. Au niveau législatif, il tire sa source de Rousseau et du Contrat Social. [...]

[...] Dès lors, s'affirme l'aspect préventif de la peine. Dans son adage il vaut mieux prévenir que punir Cesare Beccaria développe le principe de prudence au droit pénal et pose l'étude de la criminalité moderne. Pour éviter une infraction, il faut prévoir des mesures ‘'préventives'' permettant d'alléger voir de faire disparaitre l'idée même d'infraction à son auteur. Il donne comme exemple celui d'une rue éclairée moins propice à l'idée d'agression d'une tierce personne. Le contexte économique et sociale est un des facteurs préventif à l'infraction puisque la pauvreté, l'absence de scolarité sont tout autant de facteurs pouvant engendrer le crime. [...]

[...] C'est en ses termes que François Marie Arouet dit Voltaire, voyait Cesare Beccaria . En effet la figure emblématique de la France des Lumières, n'a cessé d'adouber celui que l'on définit aujourd'hui comme le fondateur de la politique criminelle ainsi que du droit pénal moderne. Né en 1738 à Milan et mort dans cette même ville en 1794, ce noble milanais était à la fois économiste, juriste, homme de lettre ainsi qu'homme d'état et a profondément marqué le droit pénal par son courant doctrinal communément nommé ‘'utilitarisme''. [...]

[...] Le juge se sert d'une loi (selon le principe de légalité) pour établir une peine selon son appréciation. Le principe d'intimidation souhaitant intimider le détenu est en opposition avec notre droit positif actuel. L'article 728 du Code de procédure pénale s'inspire d'un principe différent qui n'est pas dans un but d'intimidation mais plutôt dans le reclassement social de l'individu. L'intimidation, qui avait une place importante dans l'utilitarisme classique a donc été tempérée. L'idée d'aveu, rejeté par Beccaria a perduré dans notre système pénal actuel. [...]

[...] De la même époque, ce dernier reprenait en partie les idées utilitaires mais se basait sur un Page 3 sur 4 utilitarisme moral basé sur une loi assurant le bonheur du plus grand nombre. S'en suit le courant néo-classique. Ce courant a souhaité associer l'école classique et l'idée de justice absolue dégagée par Kant et De Maistre. De Francois Guizot à Pellegrino en passant par Charles Lucas, ces auteurs ont dégagé le concept du ‘'ni plus qu'il n'est juste, ni plus qu'il est utile''. [...]