Mal faire, dire vrai : Fonction de l'aveu en justice, leçon du 6 mai 1981, Michel Foucault (1981), cours à Louvain, examen de conscience stoïcien, aveu pénitentiel, herméneutique de soi, obéissance, christianisme, pénitence, monachisme, conditions de véridiction, commentaire de texte
Durant les mois d'avril et de mai 1981, Michel Foucault prononce un discours qu'il intitule "Mal faire, dire vrai : Fonction de l'aveu en justice". Il poursuit ici un travail de longue haleine commencé en 1979 dans "La Naissance de la biopolitique" complété en 1980 dans "Le Gouvernement des vivants" où il s'attache à élaborer la notion de gouvernement par la vérité. Le cours prononcé à Louvain est le fruit d'un engagement militant. M. Foucault replace ici l'analyse du développement de l'aveu pénal dans l'histoire des technologies du sujet. Il y examine les techniques diverses et variées par lesquelles un individu est amené, soit par lui-même, soit sous la direction d'un autre, à dire vrai sur soi-même et à modifier son rapport à soi.
[...] Ce renversement dans le principe d'obéissance va avoir, pour l'aveu, de grandes conséquences. La verbalisation, l'aveu s'organise en deux temps. Il faut d'abord s'examiner puis s'exprimer. C'est là le plus important, c'est le moment de la verbalisation. S'examiner soi-même donc, et verbaliser sa pensée. L'examen pourrait passer pour un examen de conscience proche de la méthode stoïcienne ou platonicienne. Or ici, il ne s'agit pas d'interroger l'âme pour s'assurer de la bonne connaissance des lois du monde et de la nature. [...]
[...] C'est la verbalisation de nos pensées qui permet la discretio. Aussi, il ne faut jamais cesser d'examiner sa pensée, ne jamais cesser d'avouer. Il ne s'agit pas à proprement parler de se confesser, mais bien d'avouer ses pensées. Ce qui certifie de la qualité et de l'origine de nos pensées, c'est que nous ne cessons pas de parler. Pourquoi l'aveu permet-il ceci ? Pour deux raisons selon M. Foucault. D'abord, en se confiant au directeur, le disciple obtient des conseils, des lectures et des recommandations. [...]
[...] Mal faire, dire vrai : Fonction de l'aveu en justice. Leçon du 6 mai 1981 – Michel Foucault (1981) Durant les mois d'avril et de mai 1981, Michel Foucault prononce un discours qu'il intitule Mal faire, dire vrai : Fonction de l'aveu en justice. Il poursuit ici un travail de longue haleine commencé en 1979 dans La Naissance de la biopolitique complété en 1980 dans Le Gouvernement des vivants où il s'attache à élaborer la notion de gouvernement par la vérité. [...]
[...] Cette leçon du 6 mai cherchait à mettre en évidence sa généalogie. Au fond, l'aveu pénitentiel, dans son rapport à l'aveu judiciaire, permet la constitution d'un sujet pénal, à même d'être jugé non seulement pour ce qu'il a fait, mais surtout pour ce qu'il est. Nous nous demandions un peu plus tôt comment, à partir d'un décalage profond avec les principes antiques, les pratiques monastiques chrétiennes mettaient au jour l'aveu pénitentiel, véritable herméneutique de soi qui fait de l'assujettissement la condition sine qua non du dire vrai sur soi. [...]
[...] Son but est toujours d'amener le disciple être dans un état perpétuel d'obéissance. Par-là, cet état d'obéissance perpétuel s'accompagne de qualités qu'on attend du disciple. Il devra faire preuve d'humilité, de patience et de soumission. Humble parce qu'il faut toujours se considérer comme le dernier, patient parce qu'il ne faut jamais résister et accepter l'abolition de sa volonté propre et autonome. Soumis enfin, mais pas comme à la loi politique qui implique que nous restons libres en dehors de sa prescription. [...]
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