Pendant plus d'un siècle, nous sommes face à une lutte entre la Plèbe et le Patriciat, une lutte entre un état de fait et un état de droit.
Dans ce climat de tension permanente, la Plèbe fait l'apprentissage de ses institutions et éprouve, en 3 moments essentiels, leur efficacité :
- en 450, un code est promulgué sous le nom de loi des XII Tables.
- en 449, les lois Valeriae–Horatiae réforment en profondeur la constitution patricienne, en officialisant un recours possible devant les comices centuriates en cas de sentence de mort ou de forte amende.
- Enfin, en 367, c'est la paix.
Cependant, aujourd'hui, dans notre commentaire, nous n'évoquerons que les lois Valeriae–Horatiae retranscrites par Tite–Live.
Avant toute chose, Tite–Live est né aux environs de 59 avant JC (date incertaine) pour mourir en 17 après JC. Pour replacer la vie de Tite–Live dans la chronologie, elle se situe à la fois sur la période du consulat de César, celui d'Auguste et jusqu'à celui de Tibère.
Malheureusement nous ne savons que peu de choses sur celui qui fut le plus grand probateur de l'époque augustéenne et son œuvre se réduit pour nous aux ruines de sa monumentale Histoire romaine, que la mort semble avoir interrompue. Il eut le temps d'écrire 142 livres où il retraçait l'histoire de la ville depuis les origines jusqu'en 9 après JC, qui est la date de la mort accidentelle de Drusus, le frère de Tibère.
Notre seule grande certitude concernant Tite–Live fut que le grand historien de Rome est un provincial et qu'il écrit l'histoire sans s'être auparavant distingué dans une carrière politique ou militaire.
Notre passage à commenter se situe dans le second décade de l'œuvre de Tite-Live, c'est-à-dire l'époque de l'avènement de la république en 509 jusqu'en 293 avant JC qui est la date des guerres samnites.
Ces lois forment un tout cohérent et sont un gage d'une grande authenticité.
[...] Ces lois sont la suite logique et immédiate de la Loi des XII Tables car à ce moment, la puissance tribunicienne vient d'être démontrée. Lucius Valerius et Marcus Horatius étaient 2 consuls patriciens, même s'ils se prétendaient descendre de 2 des pères fondateurs de Rome, et pour le premier de l'ami du peuple en personne, Valerius Publicola. Avec eux, Rome revient au régime consulaire, après la mauvaise expérience des décemvirs. Ces derniers vont promulguer des lois allant dans l'officialisation du pouvoir de la Plèbe. Ainsi la constitution autrefois patricienne va devenir patricio - plébéienne. [...]
[...] Tome Des origines à Auguste. [...]
[...] Ainsi la garantie de cette magistrature est très forte, leur potestas est sacro sainte. Toute atteinte à la personne d'un tribun entraîne une sanction d'ordre religieux. Celui qui porte la main contre un tribun sera sacer, voué à Jupiter. Ses biens seront attribués au temple plébéien de Cérès. D'où la formulation de la loi : aucune magistrature (ancienne ou à venir) ne pourra être pourvue ou créée munie d'un pouvoir supérieur à la puissance tribunicienne, donc affranchie de l'obligation de porter devant le peuple la peine capitale quand un tribun l'exigera. [...]
[...] Ainsi si le consul persiste dans sa volonté de punir et si le tribun estime opportun de venir en aide au citoyen menacé, le consul sera contraint de renoncer à son pouvoir coercitif et de faire organiser une procédure criminelle populaire contre le coupable. La provocatio ad populum est intangible. Il existe bien cependant quelques limites : Là où s'arrête l'intercessio tribunicienne, la provocatio ad populum s'évanouit. Ainsi l'imperium borne la compétence tribunicienne. On peut prendre l'exemple du dictateur qui durant son bref imperium extraordinaire échappe à la puissance tribunicienne et à l'intercessio consulaire. Donc, dans les limites même de la ville, il se dérobe constitutionnellement à la provocatio ad populum. [...]
[...] Il fut dédié en 493 par Spurius Cassius. Selon J. Heurgon, il proclamait dans une sorte de défi les titres religieux de la communauté sécessionnaire Le temple fut à la fois un sanctuaire dédié à des dieux qui rappellent le culte de Dionysos acclimaté à Athènes par Pisistrate, à la fois le dépôt des archives de la plèbe et son trésor. Les édiles de la plèbe, inviolables comme les tribuns, furent chargés de la surveillance des marchés et des distributions de blé de la plèbe en cas de disette grave. [...]
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