Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu est né en 1689 d'une famille de magistrats de bonne noblesse. En 1716, il hérite de son oncle sa fortune et sa charge de président du Parlement de Bordeaux. Parallèlement à sa carrière politique, il se passionne pour les sciences (anatomie, physique...) puis s'oriente vers les humanités à travers la littérature et la philosophie. Dans les "Lettres persanes", qu'il publie anonymement en 1721, il dépeint sur un ton satirique la société française, et adopte pour la première fois une position, un recul de "sociologue". De 1728 à 1731, il réalise un long voyage à travers l'Europe, où il observe attentivement la géographie, l'économie, la politique, les mœurs des pays qu'il visite. De retour en France, il accumule durant 14 ans de très nombreux documents pour préparer l'œuvre de sa vie, l'Esprit des lois (1748) qui rencontre un énorme succès.
L'Esprit des Lois s'ouvre sur une phrase énigmatique, les lois sont des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses. Il abandonne donc d'emblée toute conception volontariste de la loi, qui se préoccuperait de son élaboration (la loi comme commandement). La loi n'est plus un ordre idéal, en encore moins divin, mais un rapport intrinsèque aux phénomènes humains, avec ses hypothèses et ses variables. En un mot, L'objet de L'Esprit des Lois est donc de découvrir les "lois des lois", les principes et les phénomènes dont les lois humaines découlent.
[...] La loi selon Montesquieu Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu est né en 1689 d'une famille de magistrats de bonne noblesse. En 1716, il hérite de son oncle sa fortune et sa charge de président du Parlement de Bordeaux. Parallèlement à sa carrière politique, il se passionne pour les sciences (anatomie, physique . ) puis s'oriente vers les humanités à travers la littérature et la philosophie. Dans les "Lettres persanes", qu'il publie anonymement en 1721, il dépeint sur un ton satirique la société française, et adopte pour la première fois une position, un recul de "sociologue". [...]
[...] Cette insistance sur la volonté de chacun montre bien que ce texte a une véritable portée critique. Une vision normative derrière l'analyse critique Au-delà d'une perspective apparemment relativiste, le législateur pointe derrière l'analyste. En effet, la recherche de l'origine des lois est intrinsèquement liée à l'examen de leur morale, jugée en premier lieu au regard du droit naturel. Ainsi, si l'anthropophagie des Iroquois est compréhensible au regard de leur histoire, le mal est que ce droit des gens n'est pas fondé sur les vrais principes. [...]
[...] C'est en cela que la loi est rapport nécessaire qui dérive de la nature des choses. Et cette loi de toutes les lois, tous ces rapports, forment tous ensemble ce que l'on appelle l'esprit des lois. Cet objectivisme juridique s'accompagne logiquement d'une critique des justifications naturalistes de tel ou tel pouvoir. Montesquieu démonte l'argument de la "naturalité" du régime autocratique, justifiée par l'analogie de cette organisation de pouvoir avec la position du père dans la famille. Assez ironiquement, il explique que l'on peut tout autant justifier le pouvoir des frères (donc collectif), advenant après la mort du père. [...]
[...] Il est imparfait. Ceci rappelle fortement le pêché originel des théologiens, mais ne s'y confond pas véritablement car l'homme, toujours lié à sa nature, est appelé à la rétablir. La tâche de Montesquieu est de saisir les aberrations du comportement des hommes comme un objet d'études, une donnée participant elle aussi de la nature des choses. Les lois positives comme rétablissement des lois naturelles Les lois positives sont établies par les hommes afin d'enrayer l'état de guerre, afin de restaurer la première loi naturelle, le désir de paix. [...]
[...] Il ne s'agit pas pour autant d'établir un idéal politique, mais d'appeler à réduire l'écart existant entre les lois positives élaborées consciemment par les hommes et les lois réelles, souvent inconscientes, de leur conduite, observables grâce à un recul historique et sociologique. Il appelle donc à une attitude critique, au sens scientifique du terme. En évacuant le hasard et la fatalité de l'élaboration de la loi, Montesquieu fait participer les hommes à son évolution. Derrière la raison critique posée par Montesquieu comme fondement de la loi se profile donc l'idée de liberté, du rapport entre détermination et espérance. [...]
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