Anou, Enlil, loi de Hammourabi, code d'Hammourabi, Jean-Vincent Scheil, lois royales d'origine divine, Babylone, pouvoir royal, caractère obligatoire des lois, justice, justice du roi, défendre l'opprimé par le droit
Hammourabi est le sixième roi de la première dynastie de Babylone (cent kilomètres au sud de l'actuelle Bagdad, en Irak). Son règne fut long et prestigieux. Long, car il durera plus de 40 ans (de 1792 à 1750 avant notre ère). Prestigieux non seulement par ses conquêtes (Hammourabi va étendre le royaume de Babylone sur la Mésopotamie), mais prestigieux aussi par son œuvre législative et plus particulièrement son Code : le Code d'Hammourabi.
[...] On retrouvera cette notion de pater familias dans le droit romain antique. Cette notion de « bon père de famille » existe encore en droit français, dans le Code civil, dans les décisions de justice. Ici, il s'agit plus d'insister sur la bonté, la sollicitude, la bienveillance ; en bref : les vertus d'Hammourabi. • « Hammourabi qui a légué les bienfaits à ses sujets pour toujours ». Avec le terme légué émerge l'idée de « filiation » et donc le rapport « père-enfant » entre le roi et « ses sujets ». [...]
[...] C'est indirectement une forme de légitimation du pouvoir du roi : si le roi assure une bonne justice, ses sujets sont heureux, ils sont donc en paix ; inversement : si le royaume est en paix, les sujets sont heureux, le roi est donc légitime à régner et à imposer son pouvoir et notamment celui de dire le droit et de juger les affaires. Pour le dire autrement, le pouvoir du roi, à la fois législatif et judiciaire, est justifié par le maintien de la paix dans son royaume. • « De sorte que l'opprimé dira : “'Hammourabi dit le droit”' ». Le roi dit le droit, mais ne le crée pas ; il se contente de traduire les lois édictées par les dieux. • « Le roi est un père pour ses sujets ». [...]
[...] Anou vient du sumérien an qui signifie « ciel ». Anou est donc le dieu suprême, le dieu au-dessus des autres dieux. Le « père » des dieux. Enlil, qui vient après Anou dans le texte, est le dieu de la terre, le dieu qui fixe les destinées des peuples et des individus. Tenir haut leur tête signifie être joyeux, fier. • « Dans E-Sagil, le Temple, dont les fondations sont aussi solides que le ciel et la terre ». L'E-Sagil est un temple construit en l'honneur de Mardouk. [...]
[...] L'un des caractères du droit royal est d'être protecteur. Qui a un cas à défendre c'est-à-dire lorsqu'un litige éclate. Vienne et se tienne debout devant mon image de roi de justice : lorsqu'il y a litige, c'est-à-dire un problème de droit qui se pose, le roi tranche. Autrement dit, le roi n'est pas seulement un chef militaire ou religieux, il est aussi un juge. Littéralement, on pourrait comprendre ce passage comme une invitation du roi faite à l'opprimé qui souffre d'une injustice à se présenter devant la stèle et plus exactement devant l'image de la stèle dans la mesure où un opprimé est un faible c'est-à-dire un pauvre par opposition aux puissants qui sont riches. [...]
[...] Autrement dit, le pouvoir royal est d'origine divine. « Les fondations sont aussi solides que le ciel et la terre » fait certainement référence à Anou, dieu du ciel, et Enlil, dieu de la terre. La solidité du pouvoir divin de Mardouk sur Babylone est ainsi assurée et donc le pouvoir royal qu'Hammourabi tire de ces dieux, également. • « Pour dire la justice dans le pays ». Le roi dit la justice, mais il ne la crée pas. Cela signifie que le roi n'est que le traducteur et l'exécuteur de la volonté divine et que la loi qu'il édicte est celle voulue par les dieux. [...]
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