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Le principe de la loi est d'interdire, notamment au sein d'une société, certaines choses. Or, ne voyons-nous pas la liberté comme la possibilité de faire tout ce que l'on souhaite sans que rien ne nous contraigne ? Vivre avec la loi, se serait donc nuire à notre liberté. Pourtant, si chacun exprime sa liberté comme bon lui semble, certains pourraient en subir les conséquences et perdre leur propre liberté. La loi ne serait-elle pas alors un cadre qui empêcherait qu'une liberté prenne le dessus sur une autre, et qui permettrait à chacun d'y avoir le droit ? Ne faudrait-il pas dans ce cas reconsidérer la liberté sous le jour du devoir, et la loi sous celui de l'obligation, et non plus de la contrainte ?
[...] Mais n'est-ce pas dangereux de penser une société de la sorte ? Sans un État pour définir des lois et les appliquer, de nombreuses inégalités se créeraient. Par exemple, il peut être de la liberté d'une personne d'en ruiner une autre, sans que celle-ci puisse recevoir d'aides sociales. Dès lors, cette personne perd sa liberté, car elle n'a plus les moyens pour l'exprimer. II. Le compromis du contrat social Si on suit le raisonnement de Jean-Jacques Rousseau, la loi n'est justement pas une contrainte pour la liberté des hommes, comme la voyaient les libertariens, mais plutôt ce qui permet à chacun de la conserver. [...]
[...] Mais n'en revenons-nous pas à ce que nous disions avec les libertariens et les Guayakis : les hommes doivent soit soumettre leur liberté naturelle aux lois pour vivre équitablement avec les autres, soit décider que la liberté prime sur les lois, ce qui créerait des inégalités. C'est justement là que, selon Rousseau, intervient le contrat social, qui a la difficile tâche de faire coïncider liberté et égalité grâce aux lois. Le but de ce contrat est donc que chacun sacrifie une partie de sa liberté pour que tous puissent en bénéficier. Cela nécessite que les volontés individuelles s'entendent sur une volonté générale, à partir de laquelle pourront se créer les lois, que chacun ait donc accepté. [...]
[...] Dans le cas des sociétés holistes, la loi fait donc obstacle à la liberté, car elle est créatrice d'instabilité. Mais n'est-ce pas un prix trop cher à payer pour vivre en société ? Peut-on réellement abandonner notre liberté au service de la loi, alors même qu'elle nous paraît si précieuse ? Les libertariens, attachés à l'idée de sociétés individualistes, refusent que l'on puisse perdre ainsi sa liberté, et dénoncent toujours l'État et les lois qu'il nous impose. Selon Robert Nozick, un libertarien, il faudrait que l'on se débarrasse des lois contraignantes, afin que chacun utilise ses biens et son argent, comme il lui semble. [...]
[...] Cela signifie qu'il me faut être en accord avec tout le monde sur ce qu'il faut faire, ce que cherche la loi morale, qui préconise que nos intentions et nos actes y soient conformes. Pour atteindre cette universalité dans notre maxime, nous ne devons pas affirmer notre volonté hypothétiquement (c'est-à-dire faire une chose, car nous en voulons une autre), contrairement à ce qu'indique le sens populaire de la liberté, mais l'affirmer catégoriquement (faire une chose parce qu'il le faut). Ainsi, si nous respectons le devoir moral, nous pouvons obtenir plus de contrôle sur nous-mêmes et devenir autonomes, car nous savons ce qu'il y a de mieux et la loi n'a pas besoin de nous l'inculquer quand elle nous est imposée. [...]
[...] Suivre la loi morale est donc une condition de la liberté. Conclusion Pour conclure, la loi peut paraître, à première vue, s'imposer à nous et à notre liberté, car elle nous empêche de faire tout ce que l'on veut, mais en réalité, elle est ce qui permet à chacun de conserver sa propre liberté sans être soumis à un autre. Elle est donc une condition pour que chacun soit libre. De plus, voir la liberté comme la possibilité de faire ce que l'on souhaite n'est pas voir la véritable liberté, qui est de conformer ses intentions et ses actes à la loi morale, applicable universellement, car le devoir est source d'autonomie. [...]
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