Liberté, déterminisme, morale, Spinoza, penchants primaires, Emmanuel Kant
Suis-je libre quand je suis imprégné par mon passé d'habitudes, encadré par une éducation, produit par une hérédité ? L'homme est comme une pierre qui tombe ; il se croit libre uniquement parce qu'il a conscience de son mouvement sans avoir conscience des causes qui le poussent à suivre un tel mouvement. Mais la détermination n'est pas la contrainte.
[...] Les inclinaisons ne nous déterminent pas. Même lorsque la haine est présente, la décision de s'en tenir à la raison est possible. Le mal est une perversion mais une conversion est toujours possible grâce à la raison. La récompense du devoir moral n'est que dans le bonheur du bien agir, le souverain bien. C'est une action qui est sa propre fin. Cette libre volonté du sujet fit peur aux autorités religieuses. Cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience (pape Grégoire XVI, Lettre encyclique Mirari vos, 1832). [...]
[...] Il faut un désir plus fort pour vaincre un désir imaginaire : le désir de bien vivre qui donne le pouvoir à la raison. Nul ne peut désirer être heureux et bien vivre s'il ne désire d'abord être. Le désir peut se méprendre et on retombe en servitude qu'on peut qualifier de volontaire. Il peut toutefois s'installer une confusion entre déterminisme et fatalisme. L'idée fataliste implique que ce qui est écrit ou prédit se réalisera, quelles que soient les causes. Le proverbe dit que l'homme qui est né pour être noyé ne sera jamais pendu. [...]
[...] Liberté et morale Tu dois, donc tu peux. Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont une seule et même chose Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs Kant réaffirme la liberté de l'homme qui trouve en lui-même le sens du mot devoir. La morale nous fait postuler l'existence de la liberté. L'homme s'élève à la pleine conscience de la liberté car la conscience n'est pas un rapport avec tout ce qui est extérieur, mais une production autonome. [...]
[...] Mais la détermination n'est pas la contrainte. La liberté est l'absence d'entraves extérieures, mais non pas de toute détermination, et en particulier la liberté n'est pas l'absence de détermination intérieure. Au contraire, Spinoza définit l'acte libre comme celui qui est déterminé intérieurement. On n'est pas libre parce que l'on peut faire ce que l'on veut. La volonté résulte en vérité de causes naturelles. Dieu n'est pas libre parce qu'il fait ce qu'il veut mais parce qu'il n'existe aucune distance entre lui et les règles auxquelles il obéit. [...]
[...] Seule la liberté et le devoir valent. Subordonner son devoir à ses désirs est un penchant naturel dans l'exercice de sa liberté. La perversion fait passer le moi avant le devoir. L'homme est responsable du mal, toujours, même si à ses yeux il est déjà là sous forme de tentation. La liberté est la fin du savoir ; on ne comprend pas pourquoi on choisit le mal mais c'est la liberté. Nous avons une disposition au bien cette capacité à privilégier le devoir, même si cela peut être remis en cause. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture