Au lendemain de l'armistice grandit une fervente gratitude envers le maréchal Pétain "Le chef qui nous a sauvés de l'abîme". Dans une période de désarroi général, le maréchal veille à ce qu'on ne prive pas la France de ses défenseurs naturels, c'est-à-dire son armature administrative, ses services de l'ordre et son armée. Aussi, l'Etat doit fonctionner à nouveau ; d'autant plus que, selon une conception mi hobbesienne mi napoléonienne, le peuple français considère l'Etat comme un bien en soi, porteur de valeurs supérieures. Ainsi, la France retrouve rapidement le sens de la fonction publique, motivée par une soif du retour à la "normale". Pourtant, il apparait impossible de simplement "remettre les choses en l'Etat". Et pour cause, la France de vichy s'apparente à "de la grande chirurgie" : en effet, c'est le seul pays (...)
[...] En outre, à partir du 21 juin 1941, seuls d'élèves juifs furent acceptés dans les établissements secondaires et les universités. Par le décret du 6 juin 1942, les activités théâtrales, cinématographiques et musicales furent également interdites aux juifs. Mais Vallat va plus loin encore, avec un projet de loi sur l'aryanisation économique, adopté en conseil des ministres le 22 juillet 1941. Cette loi lui donnait le pouvoir de gérer les biens juifs (meubles et immeubles), de les vendre à des non-juifs, ou simplement de les liquider. C. [...]
[...] Qu'en est-il de la répression de l'homosexualité par Vichy ? Si le romancier Michel Tournier l'a qualifiée de nazie Marc Boninchi a montré qu'il n'en était rien. De fait, la loi du 6 août 1942 ne concerne pas l'homosexualité entre adultes mais uniquement les actes homosexuels subis par les mineurs de moins de 21 ans. À la Libération, ce texte est maintenu par une ordonnance, et ne sera aboli qu'en1982. Ainsi, certaines des productions législatives de Vichy s'inscrivent dans un continuum liant l'avant à l'après guerre. [...]
[...] A titre d'exemple, parmi de nombreuses lois, citons celle du 15 août 1941 qui établit des programmes distincts pour les garçons et les filles, la ville et la campagne, afin de former, non pas des citoyens éclairés mais des membres de communautés différentes Répression : Après avoir procédé à l'épuration de l'administration (2282 fonctionnaires révoqués à la fin de 1940), Vichy se débarrasse des parias du régime, comme les francs-maçons, chancre de la France selon l'Action Française.[7] Ainsi, les sociétés secrètes furent interdites et supprimées, et leurs biens saisis, par la loi du 14 août 1940. Les communistes enfin étaient coupables du délit d'opinion, pour les dirigeants de Vichy. Dans la zone Sud de la France, on prive les communistes de leurs mandats et fonctions, et la plupart sont assignés à résidence, internés ou déportés en Algérie. [...]
[...] Paul Valéry, dans ses Cahiers, écrit Il n'y a plus de France au sens où on l'entendait hier Déclaration de guerre exceptée. Certaines lois sont fortement liées au contexte social et politique ne peuvent être mises sur le compte de l'emprise allemande. C'est le cas pour la législation en rapport avec le contrôle des prix, le rationnement et le droit de la presse. Dieu, par votre intercession, Monsieur le Maréchal, travaille à sauver la France Revue des Deux Mondes, 1er Février 1941. [...]
[...] Vichy en accroit la sévérité. En somme, si la propagande de Vichy n'a donc été qu'en très faible mesure inspirée de l'idéologie nazie, elle présente un intérêt pour la population et les dirigeants, ouvrant une voie nouvelle entre le communisme et le fascisme. II. Vichy, entre ruptures et continuité A. Consommation de la rupture avec la IIIème République : la Suppression des libertés publiques La défaite ayant discrédité la IIIe République, la masse des français aspira dès lors à un retour à la normale, à l'ordre social et à la discipline. [...]
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