La justice peut également être vue dans le sens de l'institution judiciaire. Il s'agit là du fait de rendre la justice, au fait de rétablir l'ordre et l'équité par le droit et le respect des lois édictées.
L'un des premiers aspects de la justice fut religieux. Il s'agissait de respecter les lois éternelles édictées par Dieu.
Sous l'ancien régime la justice était rendue par le roi, représentant de dieu sur terre. La connotation religieuse demeurait, mais celle-ci s'est vue de plus en plus concurrencée par le pouvoir royal.
Depuis la révolution française, la justice est rendue par le pouvoir judiciaire, qui a la charge de faire respecter le droit établi.
Concernant la reconnaissance, il s'agit avant tout du fait d'admettre la légitimité de quelqu'un ou quelque chose.
Ainsi, la reconnaissance des faits par le tribunal permet à la victime de se sentir soutenue dans les souffrances qu'elle a endurées.
Par ailleurs, la reconnaissance par la justice peut permettre de condamner sévèrement certains actes. Tel est le cas par exemple des tribunaux ad hoc et tribunaux spéciaux qui sont mis en place pour reconnaître et condamner les crimes contre l'humanité, crime de guerre ou crime de masse commis sur certaines populations .
Enfin, une fois rendue, la justice doit être reconnue par les justiciables pour être pleinement effective.
Le lien entre reconnaissance et justice est donc présent, car une justice sans reconnaissance perdrait sa légitimité et donc ses bienfaits.
Cependant, la notion de reconnaissance ne concerne pas seulement la justice elle-même car cette dernière permet également la reconnaissance de certains droits.
Ainsi, force est de constater que « justice et reconnaissance » sont intimement liées, mais il est question de savoir quelles sont les interactions entre justice et reconnaissance, peut-il y avoir justice sans reconnaissance ?
La justice se met au service de la reconnaissance, car la justice permet avant tout la reconnaissance et la défense de droits (I).
Or, l'évolution de la reconnaissance des droits des personnes est nécessaire afin de s'adapter aux attentes de la société et protéger au mieux les justiciables.
La reconnaissance se met alors à son tour au service de la justice (II).
[...] De même, un projet de loi est actuellement en discussion concernant le droit des victimes (création d'un droit à l'aide au recouvrement des dommages-intérêts prononcés en faveur des victimes qui ne peuvent bénéficier d'une indemnisation par la CIVI, et intervention du fond de garantie au bénéfice des victimes de véhicules terrestres à moteur incendiés). Ainsi, lors de procès pénal avec parties civiles, l'un des intérêts majeurs du procès est la reconnaissance officielle de la culpabilité de l'auteur de l'infraction dont elles sont victimes et la reconnaissance de leurs droits. La reconnaissance des victimes est donc garantie aujourd'hui en France. Cependant, tel n'est pas le cas dans tous les pays. Ainsi, bien que primordiale, la reconnaissance des victimes de crimes de masse a parfois été difficile. [...]
[...] Colonisation, esclavage, Shoah, Odile Jacob Revue et articles - Axel HONNETH, Reconnaissance et justice, le Passant ordinaire, Revue internationale de création et de pensée critique - Denis MULLER, Estime et respect de soi, justice, reconnaissance http://www.erudit.org/revue/theologi/1998/v6/n1/024958ar.pdf Sources officielles - CESDH article 6 sur le procès équitable - La loi dite "Gayssot" du 13 juillet 1990 sur l'interdiction de la négation du génocide juif - La loi du 15 juin 2000 sur le droit à l'information des victimes tout au long de la procédure - La loi du 29 janvier 2001 reconnait le génocide arménien - La loi Taubira du 21 mai 2001 reconnait la traite et l'esclavage en tant que crime contre l'humanité - La loi du 3 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés - Décret n°2007-1605 du 13 novembre 2007 sur la reconnaissance du droit des victimes Jurisprudence - Cour de Cassation, 1ère Civ mars 2007, sur le refus du mariage homosexuel. - Cour européenne des droits de l'homme juillet 1998 Sheffield. - Cour européenne des droits de l'homme juillet 2002 Goodwin contre Royaume-Uni. - Cour de cassation 1ère Civ décembre 2007 sur l'adoption homosexuelle. - Cour européenne des droits de l'homme janvier 2008. - Tribunal correctionnel de Paris janvier 2008. [...]
[...] Cependant, la position de la jurisprudence semble avoir évolué dernièrement avec un arrêt du 22 janvier 2008, dans laquelle la Cour européenne a condamné la France pour avoir refusé l'adoption à une homosexuelle se fondant sur l'article 8 et 14 de la Convention sur la vie privée et l'interdiction de la discrimination. La notion de préjudice écologique a récemment été reconnue pour la première fois par la justice (tribunal correctionnel de Paris janvier 2008), créant ainsi une nouvelle donne dans la réparation des préjudices. De nombreux droits sont ainsi ponctuellement reconnus en sus des textes législatifs par la jurisprudence, permettant l'évolution du droit. [...]
[...] Le mot justice revêt ainsi plusieurs sens selon le contexte dans lequel il est employé : Il peut s'agir de la justice au sens de l'idée de justice elle-même c'est-à- dire d'un point de vue moral, la justice est définie comme le fait de donner à chacun ce qui lui revient. Dans la perspective des sages antiques, il s'agit d'une disposition ou trait de caractère comme la vertu[3]. La justice peut également être vue dans le sens de l'institution judiciaire. Il s'agit là du fait de rendre la justice, au fait de rétablir l'ordre et l'équité par le droit et le respect des lois édictées. [...]
[...] Les législateurs français ont également permis à la justice de s'assurer de la reconnaissance des faits commis contre certaines victimes. En effet, le génocide rwandais de 1994 a officiellement été reconnu par la justice et par les Etats. De même, les massacres pratiqués par les Khmers rouges au Cambodge ont été reconnus par la suite (les exactions commises par les Khmers rouges sont à l'origine de la mort de deux à trois millions de personnes soit plus d'un tiers de la population, morte de faim, d'épuisement ou exécutée. [...]
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