Après n'avoir été que des seigneurs parmi d'autres à partir de la fin du IXe siècle, les rois suzerains de l'époque féodale ont progressivement fait place aux rois souverains à partir du XIIIe siècle.
La royauté recouvre donc peu à peu son autorité en récupérant les prérogatives régaliennes héritées des augustes romains. En effet, elle va s'appuyer à la fois sur la fiscalité en instaurant ses propres impôts, l'armée en renforçant continuellement sa puissance militaire personnelle et l'administration en réorganisant son territoire reconquis.
Sur le plan de la législation et de la justice, le roi a cependant plus tardé à regagner son autorité. Bien que le premier acte monarchique véritable ait été promulgué par Louis VII en 1155, il faut encore attendre le XIIIe siècle et les décrétales de Novit et Per venerabilem qui instaurent l'autonomie législative du roi dans les affaires de son royaume pour voir le pouvoir législatif royal reprendre l'avantage sur les coutumes locales.
À partir de là, la fonction législative va aller de pair avec la monarchie et va l'accompagner dans sa reconquête du royaume. D'ailleurs, ce sont surtout les légistes qui vont théoriser le pouvoir royal dès 1280 et la théorie générale de l'ordonnance de Beaumanoir.
La renaissance du pouvoir normatif du roi est définitivement amorcée.
[...] Le juge reçoit donc le pouvoir de juger aveuglément lorsque la loi dictée par le roi est claire et précise. Malgré tout, le texte pose aussi la question de l'interprétation et de l'appréciation des juges dans les cas où la loi se voudrait incomplète ou ambiguë. La renaissance de l'interprétation des juges Le pouvoir d'apprécier et d'interpréter la loi n'est pas une nouveauté de l'absolutisme. Le texte montre que déjà, sous Constantin, les juges avaient pour instruction de préférer l'équité à la pure et simple application des lois et des peines. [...]
[...] Cela se justifie par la confusion des pouvoirs entre ses mains, dont celui de dire et faire la loi. La souveraineté du roi est donc à l'image de l'autorité supérieure des Empereurs de Rome. Souverain législateur du royaume, le roi est le gardien exclusif des lois. Cela n'est pas étonnant puisque c'est en effet le pouvoir législatif (et bien sûr le respect aux règles qui en découlent), qui fonde aux pieds l'autorité du Prince Cette expression montre bien à quel point le pouvoir législatif est une caractéristique majeure de l'absolutisme sous Louis XIII et que ne pas prêter attention à la loi du Prince serait fouler le Prince lui-même ainsi que son autorité. [...]
[...] Il est ainsi établi que lorsque celui-ci ne délègue pas son pouvoir d'arbitrage aux juges ou lorsqu'il ne l'exerce pas lui-même, les juges se doivent de suivre les prescriptions pénales prévues par les Loix et ordonnances du Prince. Ainsi, il arrive parfois que le roi délaisse son rôle de législateur pour s'accoutrer du manteau de juge. Le Prince, juridiction pénale suprême Cela va de soi : le pouvoir exclusif de rédiger les lois s'accompagne du pouvoir de les appliquer et même, parfois, de celui de ne pas les appliquer. Le pouvoir judiciaire du roi transcende donc celui de légiférer. [...]
[...] Mais, encore une fois, ce droit de grâce n'est autre qu'une prérogative tirée de la promulgatio romaine. Par ce pouvoir de grâce, le roi peut décider de soulager ceux que bon lui semble de leurs peines. Le roi, en plus d'être l'unique rédacteur des lois, en est l'applicateur suprême. Il est le seul à pouvoir y déroger. Ainsi, il ne serait pas abusif d'affirmer que le roi, en 1632, est le grand Maître du droit. Malgré tout, le roi ne peut bien entendu rendre la justice seul. [...]
[...] Ces mécanismes constituent la base de la jurisprudence moderne. L'autorité du roi au travers de la loi L'extrait du traité s'ouvre sur le devoir fondamental des juges qui est de juger selon les lois et statuts du pays Sachant que ces lois sont celles écrites de la main du roi et qu'elles sont en fait le reflet de son autorité, les juges se doivent de les respecter et de les appliquer. Lorsque l'auteur écrit que ne pas respecter les lois du Prince serait fouler aux pieds l'autorité du Prince, il montre bien que la loi est un symbole directement rattaché à la personne du roi. [...]
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