Au milieu du 14ème siècle, le jus commune se présente à nous comme un ensemble juridique embrassant l'Europe latine. Le jus commune n'est pas un droit supérieur venant se substituer aux droits propres aux différentes nations d'Occident. Il s'agit plutôt d'une culture juridique commune à tous les juristes d'Europe et une culture formelle indissociablement des droits savants et de toute la doctrine savante venue se greffer sur les textes romains et canoniques.
La Renaissance du 16ème siècle marque une rupture dans l'histoire de la science juridique. Des renaissances culturelles l'Europe en a connue plusieurs, déjà au 9ème10ème siècle la renaissance carolingienne et aussi la renaissance du 12ème siècle qui a vu renaitre l'université. Ces époques ont été profondément humanistes, c'est-à-dire éprises d'humanités. En latin, humanités désigne ce que nous appelons aujourd'hui la culture.
Au plan juridique l'humanisme moderne du 16ème siècle se traduit par une nouvelle manière d'envisager la tradition juridique médiévale. L'humanisme du 16ème siècle se développe en dehors des universités et ceci en réaction à l'égard de l'essoufflement intellectuel de l'université. Au 15ème siècle en effet, les disciples de Bartole et de Balde se sont installés dans une certaine routine intellectuelle. Ils renoncent à tout regard critique sur l'héritage juridique des siècles passés. Ils s'enferrent dans une répétition stérile des opinions traditionnelles.
L'humanisme moderne nait en Italie au milieu du 15ème siècle dans des écoles comme Bologne ou Padoue. Les juristes humanistes cherchent à refonder la science juridique sur des méthodes nouvelles fondées sur une approche historico critique des droits savants. Ils cherchent aussi à fonder un système juridique nouveau rationnel et abstrait en rupture avec les conceptions médiévales.
[...] Au 17e siècle, on approfondit les intuitions de l'humanisme du 16e siècle en cherchant dans le droit naturel un fondement à ce système. II. La naissance de l'école du droit naturel moderne Cette école va durablement marquer la doctrine juridique puisqu'on lui doit la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 aout 1789 et aussi la déclaration du Code civil de 1804. Cette école est très hétérogène, elle comprend Spinoza, Althusius ou Pufendorf. En France on retient le nom de Jean Domat, aux Pays-Bas celui de Grotius. [...]
[...] C'est le cas par exemple de Zazius, qui rédige un traité les élucubrations où il affirme que les glosent sont absurdes, rongées par les erreurs et il dénonce la confiance aveugle en Bartole qui était jusque- là le maitre incontesté de la science juridique. Toutes ces critiques deviennent des lieux communs, on le retrouve dans la littérature, en particulier chez Rabelais qui avait un ami juriste du nom de Tiraqueau. Rabelais considère la glose comme une brodure de mauvaise qualité. Rabelais considère les docteurs médiévaux comme des vieux imbéciles parce qu'ils ne parlent pas le latin ni le grec. [...]
[...] Ils s'y intéressent d'abord comme un monument littéraire de l'antiquité. Ainsi, Laurent Valla qui au milieu du 15e siècle s'intéresse à la langue du digeste et il s'aperçoit ainsi que le digeste compile des citations d'auteurs romains s'exprimant dans des latins parlés à différentes époques. Il s'aperçoit que le digeste est une œuvre composite minée par les interpolations regardées comme une corruption du droit classique par les juristes décadents byzantins. Cette idée qui oppose droit classique parfait à droit post-classique décadent est fondatrice de l'humanisme juridique. [...]
[...] Le premier humaniste juriste fut Guillaume Budé. En 1508 Guillaume Budé rédige des annotations sur les pandectes. Il utilise la méthode humaniste pour mieux connaitre les institutions romaines. Son disciple André Alciat met à jour des paradoxes dans le digeste, c'est-à-dire des contradictions insurmontables entre différents passages du digeste. C'est une révolution parce que toute la science juridique médiévale s'était construite sur la certitude que le digeste ne contenait pas de contradictions parce que Justinien l'affirmait dans la préface du digeste et surtout le droit romain était considéré comme le droit parfait, l'expression de la rationalité juridique, l'oracle de l'équité. [...]
[...] L'humanisme moderne nait en Italie au milieu du 15e siècle dans des écoles comme Bologne ou Padoue. Les juristes humanistes cherchent à refonder la science juridique sur des méthodes nouvelles fondées sur une approche historico critique des droits savants. Ils cherchent aussi à fonder un système juridique nouveau rationnel et abstrait en rupture avec les conceptions médiévales. Section 1 : l'humanisme historiciste, mos gallicus juris decemde ( : la méthode française d'enseignement du droit) La grande force de la doctrine juridique médiévale réside dans sa capacité à resituer le droit romain pour le faire servir à la pratique juridique quotidienne et ceci sans se préoccuper de la signification historique des textes romains. [...]
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