Histoire du droit - La Révolution industrielle

Extraits

[...] Et Marx de vouloir replacer l'homme au milieu de ce processus, tout aussi totalisant, qu'est la révolution industrielle : La révolution industrielle ne se traduit donc pas par la création de machines qui sont dans le prolongement de la main comme l'était l'outil, mais par l'élimination de l'homme du processus productif . Or le droit n'intéresse-t-il pas l'homme, au premier degré, l'homme comme animal social évoluant dans une cité de plus en plus technicisée et transformée de l'intérieur ? Le droit, comme aboutissement, pose donc un premier problème : non seulement il régit la société des hommes dans une société, précisément, où l'emploi fait disparaître l'homme et le remplace par la machine, mais il traite de façon égale des individus qui, par leur condition socio-économique et historique, sont fondamentalement inégaux. [...]

[...] Histoire du droit - La Révolution industrielle Introduction Processus majeur de la structuration socio-économique des sociétés occidentales du 19[e] siècle, la révolution industrielle désigne le bouleversement économique, social et technique subséquent à l'apparition de la machine à vapeur et de son exploitation. Cette nouvelle donne dans l'univers technique occidental (européen et américain), puis mondial, eut nécessairement des répercussions sur le domaine du droit. Par sa plasticité, il prouva son adaptabilité aux nécessités de son temps ; il fut néanmoins perméable aux luttes politiques à la fois des ouvriers organisés en syndicat et en corporation, et à celle, que la tradition syndicale et, singulièrement, le droit du travail français, perçoit comme concurrente : l'affirmation de l'intérêt patronal. [...]

[...] Cette nouvelle herméneutique ne peut se passer d'une critique du droit qui, dès Hegel, maître de Marx (qui s'en distanciera par la suite), se fait jour via la Critique de la philosophie du droit (1844). Ces filiations intellectuelles, qui se recoupent, se disputent et se partagent les représentations idéologiques de la contemporanéité et de ses sources du pouvoir, n'ignorent pas la complexité des liens tissés entre le couple économie-technique (au fondement de la révolution industrielle, révolution de la technique autant que celle du capital) et le couple philosophie-droit. [...]

[...] ) pour soutenir l'idée que la puissance publique doit être soumise au droit . Il faut donc, pour la social-démocratie, plutôt que renverser le droit entendu ainsi, le socialiser , le transformer de l'intérieur et le rendre ainsi compatible aux exigences idéologiques d'une hausse des conditions des travailleurs au XIX[e] siècle. D'un côté, une différence de nature avec le purisme marxiste : le droit d'une société fondée sur la domination des bourgeois à abattre et le droit d'une société fondée sur la domination des travailleurs à construire. [...]

[...] C'est Blum qui est à la tête du gouvernement du Front populaire qui remporte les élections en mai 1936 par une union des gauches face à la droite. Et c'est encore lui qui, un mois plus tard, fait promulguer les accords Matignon qui transforment l'écosystème de l'entreprise en le syndicalisant. Réforme d'envergure à noter : les congés payés. Cette obligation légale imposée aux employeurs crie une société des loisirs plus libérée et, par conséquent, un nouvel éthos populaire : les travailleurs découvrent la plage en famille, par exemple. [...]