Comme on peut le constater à travers l'exemple du système juridique, la modernisation à marche forcée du Japon s'est accompagnée d'un vaste mouvement d'occidentalisation. La modernisation industrielle, militaire, politique, etc, se fit en effet également grâce à l'aide de conseillers occidentaux et l'envoi de mission d'observations en Occident.
Le sentiment de défiance à l'égard de l'Occident, dans les années 1850 et 1860, était pourtant très majoritaire au sein de la population (Calvet 2008). Dans la lutte entre le shogun et l'empereur pour le pouvoir dans les années 1860, c'est ce dernier qui en vint à incarner la résistance à l'invasion occidentale. Il sortit d'ailleurs vainqueur. Il faut également savoir que durant cette période de violents troubles politiques, la victoire de l'empereur fut notamment portée par une révolte menée par de jeunes samouraïs d'origine plutôt modeste du sud de l'Archipel, qui visait explicitement le rétablissement d'un pouvoir fort et l'expulsion des étrangers.
[...] Elle était inspirée d'une constitution occidentale, celle de l'Allemagne. Le rescrit impérial sur l'éducation de 1890 modernisa en profondeur le système éducatif, le régime féodal fut aboli, une réforme agraire fut mise en œuvre avec succès, le pays prit la voie de l'industrialisation. Pour achever sa mue en grande nation de type occidental, il devint ensuite une puissance impérialiste en Asie et remporta plusieurs conflits sur ses voisins : la première guerre sino-japonaise de 1894-1895, la guerre contre la Russie tsariste en 1904-1905, l'annexion de la péninsule coréenne en 1910 et le long conflit en Asie qui s'ouvre en 1931 par une nouvelle guerre contre la Chine et ne se termine qu'en 1945 par la défaite contre les Américains. [...]
[...] Histoire du droit pénal japonais Forme occidentale, esprit japonais 1 Datsu A nyu O (quitter l'Asie, rallier l'Occident). Comme on peut le constater à travers l'exemple du système juridique, la modernisation à marche forcée du Japon s'est accompagnée d'un vaste mouvement d'occidentalisation. La modernisation industrielle, militaire, politique, etc., se fit en effet également grâce à l'aide de conseillers occidentaux et l'envoi de mission d'observations en Occident. Le sentiment de défiance à l'égard de l'Occident, dans les années 1850 et 1860, était pourtant très majoritaire au sein de la population (Calvet 2008). [...]
[...] Certes, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les dirigeants politiques entendaient faire du Japon un pays de type occidental, mais avec l'idée d'adapter au cas japonais les processus sous-jacents au développement de la civilisation occidentale, de dominer, en somme, le processus de modernisation. Mieux encore : il s'agissait de mêler la modernité occidentale aux spécificités de la culture japonaise, pour devenir la plus grande nation du monde (une idée qui les mena à l'expansionnisme très agressif dont ils firent preuve dans les années 1930 et durant la Seconde Guerre Mondiale). Il s'agissait en somme de mêler la forme occidentale à l'esprit japonais (Calvet 2008). [...]
[...] Ne pas considérer la jurisprudence serait méconnaître l'aspect réel du droit japonais (Yosihuki 2002). Ces mécanismes juridiques d'inspiration occidentale sont maniés par les juristes formés dans les facultés de droit, modelés eux aussi sur celles d'Europe. Ainsi, vu de l'extérieur, aucun élément ne distingue radicalement le droit japonais du droit occidental Esprit de finesse et conciliation Mais le droit japonais fonctionne dans des conditions culturelles entièrement différentes de celles de l'Occident. Le droit, en un sens très large, est en effet un art social destiné à faire régner la paix dans une société, et la manière de le mettre en pratique varie selon la conception que l'on a de cet art. [...]
[...] Isolé par la mer et séparé du continent asiatique par un espace assez grand pour le mettre à l'abri des invasions, le Japon, dont aucune puissance extérieure n'est venue anéantir la civilisation, s'est enrichi d'apports externes volontairement reçus. Une large tolérance pour tout ce qui vient de l'étranger en découle, et des éléments culturels d'origine très diverse y coexistent paisiblement. Ainsi, même après s'être familiarisé avec la manière européenne de penser, l'esprit des Japonais reste profondément ancré dans sa mentalité originelle. Dans cette mentalité, la pensée ne suit pas la procédure discursive de la logique ; elle est intuitive ; elle ne se soucie guère du principe de non- contradiction, essentiel à la logique des Occidentaux. [...]
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