En 751, Pépin le Bref prend le pouvoir par un « coup d'état » en déposant le roi mérovingien Childéric III et fonde la dynastie carolingienne. Cette prise de pouvoir en soit illégitime ne pouvait se faire sans le soutien de l'Eglise, ainsi Pépin le Bref s'associe à elle dans un but d'unification de l'Occident et pour montrer leur union se fait sacrer la même année. Cette pratique du Sacre, non utilisée par les Romains, permet de sceller une alliance entre le Roi élu de Dieu et l'Eglise représentante de Dieu sur Terre.
La pratique du Sacre sera conservée par les successeurs de Pépin le Bref et des Carolingiens. Il est une source de légitimité importante pour le Roi qui veut enraciner son pouvoir profondément et montrer son rattachement au passé royal (légende de l'huile de la Sainte Ampoule par exemple) face à l'éclatement du pouvoir. Il permet au Roi d'exercer une certaine prééminence au moins théorique face aux seigneurs dans la période féodale. En contrepartie le Sacre permet à l'Eglise d'avoir une main mise importante sur la monarchie française en conférant au Roi des obligations (comme rendre une bonne justice).
[...] La portée fondamentale du Sacre : le Roi distingué. Le Sacre dégage en réalité trois idées fondamentales qui permettent de saisir sa valeur constitutive et distinctive pour le Roi. Tout d'abord le Roi obtient une fonction politique, il est consacré, ses pouvoirs à travers sa promesse sont affermit et l'accord jusqu'à là plus ou moins implicite entre sa personne et l'Eglise (et donc Dieu) est confirmé. Ensuite le Sacre a une portée religieuse, il créé un lien entre Dieu et le Roi (il en est l'élu). [...]
[...] L'effacement du caractère constitutif du Sacre face à certains principes. A l'époque féodale le Sacre permettait au Roi d'être considéré comme supérieur aux puissants du royaume. Le caractère constitutif du Sacre permettait de savoir quand l'héritier présomptif devenait réellement Roi. Or émerge progressivement à la fin du XIVème siècle le principe d'instantanéité de la succession de la Couronne. Ce principe commence réellement à se développer lorsqu'en 1403 les légistes de Charles VI rédigent une ordonnance stipulant qu'en cas de décès de celui-ci son fils prendre immédiatement sa place. [...]
[...] Il convient ici de s'attarder sur cette question de l'évolution du Sacre tant dans la cérémonie que dans la portée de celui-ci. Pour cela nous pourrons voir d'abord le Sacre comme un acte constitutif du Roi puis comme simplement confirmatif de la nomination du Roi (II). I. Le Sacre fait le Roi Le Sacre jusqu'au XIVème siècle est considéré comme constitutif du Roi, celui-ci est peut régner car il est sacré, il distingue le Roi des autres puissants et pour montrer cela on encadre la Sacre dans un rituel précis A. [...]
[...] La pratique du Sacre sera conservée par les successeurs de Pépin le Bref et des carolingiens. Il est une source de légitimité importante pour le Roi qui veut enraciner son pouvoir profondément et montrer son rattachement au passé royal (légende de l'huile de la Sainte Ampoule par exemple) face à l'éclatement du pouvoir. Il permet au Roi d'exercer une certaine prééminence au moins théorique face aux seigneurs dans la période féodale. En contrepartie le Sacre permet à l'Eglise d'avoir une main mise importante sur la monarchie française en conférant au Roi des obligations (comme rendre une bonne justice). [...]
[...] On remet ensuite au roi des insignes symboliques (regalia) : un anneau (alliance entre Dieu, le Roi et son peuple), une épée pour combattre les hérétiques, un sceptre (symbole de puissance royale et la main de justice de justice notamment. Vient enfin le couronnement du Roi et la conduite au trône. Au-delà de la cérémonie empreinte de symboles pour montrer la supériorité du Roi et son association à l'Eglise, le Sacre à travers sa portée permet de distinguer le Roi. [...]
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